Une Fraternelle "Cause commune", en soutien à une candidate : quelle drôle d'idée !
Pourquoi des francs-maçons ressentent-ils le besoin de créer des structures, fussent-elles para-maçonniques, pour agir dans la Cité ? Mais quelle drôle d'idée !
Lorsque des Frères, notamment de la GLDF et à l'initiative d'un ancien Grand-Maître Adjoint, créent un "Think Tank" maçonnique, cela semble surprenant car n'est-ce pas justement le rôle des Loges maçonniques, du moins de la Franc-Maçonnerie libérale adogmatique, de travailler à l'amélioration matérielle ET morale, au perfectionnement intellectuel ET social de l'Humanité ... C'est du moins ansi que les Loges du Grand Orient de France définissent leurs travaux (Article Premier de la Constitution) ! On peut toutefois mieux le comprendre s'agissant de la GLDF puisque cette obédience interdit tous sujets politiques en Loge...
Mais, quand des francs-maçons et des francs-maçonnes de la Franc-Maçonnerie libérale adogmatique crée une Fraternelle pour soutenir un candidat, un abîme de conjectures s'ouvre devant nous !
La Lumière rend publique une idée qui courrait depuis quelques mois : créer une structure fraternelle pour soutenir la candidature d'Anne Hidalgo, candidate à la succession de Bertrand Delanoé à la Mairie de Paris !. Décidément, ce n'est pas cela qui va modifier mon point de vue sur les fraternelles !
Cette initiative illustre la différence entre le "politique" et le "politicien".
Réfléchir en Loge sur les conditions à réunir pour l'émancipation de l'Homme de toutes tutelles est possible dans la Franc-Maçonnerie libérale adogmatique car elle permet la mise en commun des apports de soeurs et de frères de toutes sensibilités citoyennes et spirituelles. C'est ce qu'on entend par "traiter de sujets politiques".
C'est une toute autre affaire, toute politicienne celle-là, que de réunir sciemment celles et ceux qui partagent la même sensibilité dans le but d'apporter son soutien à un candidat, en l'occurrence Anne Hidalgo. C'est purement et simplement un comité de soutien politique. C'est le droit le plus strict des unes et des autres de le faire en tant que citoyens et même francs-maçons mais pourquoi en faire une "fraternelle" ?
Cela n'a RIEN A VOIR avec la Franc-Maçonnerie !
Je suis en complet désaccord avec cette initiative.
Parce qu'elle est inutile et peut-être même qu'elle peut se révéler contreperformante dans le contexte actuel. Quel beau cadeau pour les "complotistes" !
Attendez-vous à entendre Béatrice Bourges sur ce thème et avec elle, tous ceux qui sont venus rue Cadet, en province devant les locaux maçonniques ou devant la GLNF rue Pisan... N'est-ce pas regrettable de leur mâcher ainsi le travail ?
Une initiative qui montre une particulière mauvaise connaissance des Francs-Maçons.
Hommes et femmes, les francs-maçons sont des êtres "libres" en conscience. Ce n'est pas un slogan qui peut les convaincre mais un raisonnement. Ce n'est pas non plus un groupe susceptible d'obéïr à une quelconque consigne de vote. C'est encore moins un groupe "discipliné" car il revendique pour chacun de ses membres l'exercice de la liberté de penser et du Libre Arbitre.
Enfin, la Franc-Maçonnerie, par les sensibilités qu'elle regroupe au sein des loges, par la grande supériorité de la méthode maçonnique au service des idéaux humanistes, ne peut pas être inféodée à une quelconque organisation, à un quelconque parti politique ! Elle n'a pas vocation à le devenir.
Alors que faire ?
La Franc-Maçonnerie n'a rien à dire en tant que telle. Les Francs-maçons, à titre individuel et en conscience, feront leurs choix de citoyennes et de citoyens. Chaque candidat pourra s'entourer des conseillers de son choix, bien évidemment. Et les francs-maçons, ne seront pas les derniers à s'investir. Qu'ils ne le fassent pas "au nom de la Franc-Maçonnerie" mais en tant que citoyen.
Il est même d'anciens Grands-Maîtres qui, tout en se reconnaissant à titre personnel sur une sensibilité de gauche, pourraient trouver cette initiative pour le moins inappropriée...
A titre personnel, je n'ai besoin d'aucune recommandation, d'aucune pression. Je sais qu'elle est ma candidate. Je ferai campagne pour elle par les moyens de mon choix. Et pour celles et ceux qui resteraient dans l'expectative me concernant, qu'ils visitent mon mur personnel sur Facebook !
Gérard Contremoulin
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