Les "cathos-tradits" d'Espagne reprennent la main !
"Non aux lois cléricales, machistes et médiévales", clamaient des manifestantes espagnoles cette semaine, après l'adoption du projet de loi limitant le droit à l'avortement en Espagne.
AFP PHOTO/ JAVIER SORIANO
Les femmes espagnoles voient leurs droits à la maîtrise de leur corps subir un scandaleux recul ! L'influence des cathos-tradits est en passe de réussir à imposer l'abrogation de l'avortement !
Pas de quoi être fiers... Mais il faut prendre la mesure de l'opération. C'est au moment où la commission des lois de l'assemblée nationale accepte un amendement socialiste déposé par...... supprime l'obligation de "l'état de détresse", présent dans la loi Veil, pour bénéficier de l'IVG que les Cortès se péparent à retourner vers l'obscurantisme du passé ! Pourquoi ?
La législation espagnole cèdera-t-elle à la pression de l'église et de ses franges les plus rétrogrades ? Evoluera-t-elle vers ce que les cathos-tradits appellent "une loi qui protège mieux la vie dès sa conception" ? Et il semble même que ce recul, inacceptable pour qui conçoit la procréation comme un acte délibéré et parfaitement volontaire, n'aille pas assez loin puisque :
Cependant, la loi adoptée conserve la possibilité d’avorter en cas de viol. On se demande quelle est la cohérence de ce point avec le reste du texte ; pourquoi en effet faire peser la douleur de l’avortement sur une femme qui a déjà tant souffert de son agression ?
De même, le gouvernement espagnol prétend lutter contre l’eugénisme, mais maintient la possibilité d’avorter le fœtus en cas de maladie. Un paradoxe criant, puisqu’il s’agirait du moyen par excellence de se « débarasser » d’un fœtus atteint de maladie, par exemple la trisomie 21...
La gauche espagnole et les organisations féministes sont mobilisées contre ce projet adopté par le gouvernement de Mariono Rajoy mais la majorité aux Cortès est très fortement conservatrice ! Et l'influence de l'Opus Déi de Josémaria Escriva de Balaguer est encore très forte dans ce pays...
A suivre
Gérard Contremoulin
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