"Liberté politique" : Appelés à la vérité - Nouvelle évangélisation et laïcité
dont le sous-titre est ainsi formulé : "Chaque trimestre, la revue d’idées qui lit le monde avec l’intelligence de la foi", sert son dernier numéro sur ce thème :
Le pape Benoît XVI vient de créer un nouveau dicastère pour promouvoir la nouvelle évangélisation des pays de vieille chrétienté gagnés par une sécularisation continue : une occasion de porter un regard rétrospectif sur la question. Pourquoi les Églises occidentales ont-elles pratiquement toutes cessé d’annoncer la foi pendant plusieurs générations ? Après trente années de théorisation de l’« apostolat indirect », commencée bien avant le concile Vatican II, Paul VI mettait fin en 1974 à la pastorale de l’enfouissement. Depuis, les papes ne cessent d’appeler à une « nouvelle évangélisation ». Il s’agit, explique Benoît XVI, d’aider la société contemporaine à redécouvrir la direction de la vérité. Cette mission « socratique », selon le mot du pape lui-même, n’est pas sans obstacles, à commencer par le pluralisme de droit qui constitue le « régime mental » des démocraties libérales. Or ce prisme intellectuel et moral conditionne chez certains catholiques le sens de l’évangélisation et leur participation à la vie sociale et politique. Ouvrir le chemin de la vérité dans une société laïque ne va pas de soi quand la notion de vérité, donc de dialogue, est disqualifiée. L’enjeu est la définition de la foi, et sa dévitalisation, si elle se coupe de son horizon métaphysique, anthropologique et moral.
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Les laïques apprennent ainsi ce qu'ils savent depuis bien longtemps, c'est-à-dire que la bataille pour maintenir l'équilibre gagné en 1905 reste toujours un enjeu : celui de garantir la liberté de conscience.
"Lire le monde avec l'intelligence de la foi", voilà qui est un véritable programme politique qui doit nous faire réfléchir sur les intentions du Vatican de Benoit XVI. Parler de "promouvoir la nouvelle évangélisation des pays de vieille chrétienté" au moment où le président de la République sera reçu, pour la deuxième fois (je n'ose écrire la seconde), par le pape conduit à jeter le doute sur sa détermination à défendre le cractère laïque, constitutionnellement, de la République.
Nous devrions avoir droit à la mythologie de Clovis et à l'antienne de "la France, fille ainée de l'Eglise"... Ces éléments ont été largement développés depuis le discours du Latran...
Cet épisode devrait conduire les humanistes et les francs-maçons à raffermir leurs capacité à défendre dans la société leurs convictions progressistes pour l'émancipation humaine.
"L'Homme, les hommes, l'Humanité", tel est notre perspective.
Gérard Contremoulin