Marcel ROGEMONT interroge le Gouvernement sur les propos de l'UMP Chantal BRUNEL
Hier, lors des questions au Gouvernement, le député socialiste Marcel ROGEMONT a interpellé le gouvernement sur les propos tenus par la députée UMP Chantal BRUNEL : "Nous on a des solutions, remettons-les dans les bateaux", parlant des femmes et des hommes venant actuellement du Maghreb...
Marcel ROGEMONT a mis dans le mille puisque François FILLON, en personne, lui a répondu en désapprouvant la députée de sa propre majorité.
Voici le texte de sa question :
Question d'actualité
le 9 mars 2011
Marcel Rogemont
Monsieur le ministre des Affaires étrangères,
Egypte, Tunisie, Lybie sont des noms qui aujourd'hui sonnent comme l'ouverture d'un printemps des peuples du Maghreb, printemps de peuples qui ont vécu des années durant, trop, sous la férule de régimes autoritaires.
Là, une volonté de liberté porte les peuples à vouloir construire un autre avenir où le mot de démocratie ne serait plus un gros mot, mais simplement la vie, la vie de tous les jours.
Devant cet immense espoir, la France est restée longtemps, trop longtemps sans voix, sans réaction.
La France a pris un grand retard dans la prise en compte de cette situation nouvelle et porteuse d'espoir.
Et voilà que pour des raisons de politique intérieure le thème de l'immigration prospère dans le propos des plus hautes autorités de l'Etat.
La peur de l'étranger est distillée autorisant le ministre de l'Intérieur, à propos de l'arrivée de tunisiens en Italie, à déclarer en substance : que l'Italie se débrouille seule !
Comme si cette question ne relevait pas aussi de la solidarité des pays européens et de l'Union européenne.
Cela autorise ensuite les propos de Chantal BRUNEL : "nous on a des solutions, remettons les dans les bâteaux".
"Remettons-les dans les bâteaux", voilà une réponse qui signale qu'aucune politique fiable et durable n'est proposée.
Ainsi, la politique extérieure de la France est ballottée au gré de considérations intérieures qui sont le terreau sur lequel prospère les idées extrêmes.
Monsieur le ministre, ne pensez-vous pas qu'il est de notre devoir de s'écarter de ces propos pour imaginer des citoyens heureux qui n'auront plus jamais à fuir leur pays et gonfler, ainsi, les rangs des clandestins ?
Quelles propositions la France peut-elle faire ?
Quelles actions entendez vous proposer à l'Union européenne pour que le nom de la France soit synonyme de dignité ?
La réponse de François FILLON, Premier ministre, qui, comme il en a pris l'habitude, économise ses interventions à l'Assemblée Nationale en se livrant ici, à un exercice de balancier entre d'une part l'inévitable désaveu des propos inacceptables de Chantal BRUNEL et d'autre part une attaque de son opposition, sous la "standing ovation" de sa majorité.
L'important pour les Droits de l'Homme est qu'il ait désavoué !
L'ensemble de la séquence
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