Nice, le GODF entre Garibaldi et Estrosi...
Giuseppe Garibaldi, par Antoine Etex et Gustave Deloye
La colère monte à la suite des propos inadmissibles de M. Christian Estrosi à l'encontre de catégories de la population qu'il désigne comme cibles à la vindicte publique. Le GODF peut-il rester sans voix face à celui qui est député-Maire de la ville dans laquelle se tiendra son prochain convent ?
Nice est une ville de symboles qu'on lit dans les monuments, dans l'histoire, dans la littérature.
Ainsi, la statue de Giuseppe Garibaldi tourne le dos à l'église et fait face, solennellement, à l'Avenue de la République ! Ce symbole que le président du comité pour l'organisation du Convent (membre de la Loge "Garibaldi" de Nice) s'est plu à rappeler et nous à l'entendre, donne un aperçu des raisons qui avaient présidées au choix de cette ville, voici plusieurs années. Aurait-il fallu anticiper sur les dérapages ... futurs de son premier magistrat ? Que n'aurait-on pas reproché alors à l'exécutif !
Mais depuis ce début de juillet, il se surpasse en provocations xénophobes, sans d'ailleurs bien prendre la précaution de relire les textes qu'il est pourtant censé connaître et appliquer en tant que Député (législateur) et Maire (officier de police judiciaire) !
Lorsqu'il déclare qu'il va expulser les "Roms", il méconnaît le fait que les "Roms" sont des Roumains, c'est-à-dire des citoyens européens qui peuvent circuler librement sur le territoire formé par les états-membres !
Lorsqu'il parle des "gens du voyage", il méconnaît le fait qu'ils sont, pour une grande part, de nationalité française et donc ses administrés.
Et puis, sur la forme, attend-on d'un premier magistrat qu'il tienne ce langage que l'on est davantage enclin à entendre chez les gros-bras et autres "sauvageons" : "j'en ai mâté d'autres, je vais vous mâter, moi".
Nous avons déjà dit ici ce que nous inspire de tels propos. Depuis, la CNPL a adopté un communiqué. Il est de moins en moins explicable que les dignitaires de l'obédience gardent le silence devant de telles atteintes à la dignité de l'Homme.
Trois occasions vont se présenter, qu'il faudra saisir pour exprimer la sensibilité des Frères, des Soeurs et des Loges du GODF.
1 - A partir de maintenant, il serait appréciable qu'un communiqué exprime au moins les réserves du Conseil de l'Ordre sur les propos du Maire de Nice. Réserves sur la nature des propos mais aussi sur les voies très dangereuses qu'ils ouvrent et les signes qu'ils donnent aux racistes de ce pays. Sans oublier la désagréable impression qu'ils donnent sur leur nature également électoraliste dans une région et une ville où l'extrême droite est aux portes du pouvoir !
2 - La réception du Maire de la Ville où se tient le Convent. C'est un usage récent qui a été inauguré lors de la première décentralisation du Convent, en 2006 à La Rochelle. Elle est prévue à la Villa Masséna, le mercredi 28 aout. La CNPL évoque cette circonstance. Faut-il s'y rendre ? Et si oui, en observant quelle attitude ? Il faut regarder cette question avec le souci de l'honneur ! Le protocole est une ressource utile en pareil cas. La délégation du Conseil de l'Ordre peut ne pas s'y rendre, mais est-ce vraiment représentatif du GODF ? Je ne le crois pas. Alors, si délégation du Conseil il doit y avoir, doit-elle être conduite par le Grand-Maître ? Sa présence est un signe, son absence aussi ! Et puis les commissions nationales, le collège du Convent qui sont également invités peuvent ne pas être présents...
3 - Le discours d'accueil des délégués. Faut-il et comment lui manifester notre désapprobation. L'an passé, j'ai rappelé que le président du Convent avait fait raccompagner le Maire sur "Ma France" de Jean Ferrat. Placé sur son parcours, j'avais pu constaté que Christian Estrosi n'était pas dupe de l'initiative. En général, le rituel prévoit qu'on soit debout, tourné vers lui... Voilà pourquoi j'avais évoqué les militaires et leur "haie du déshonneur". Sommes-nous honorés par l'attitude xénophobe de cet élu ? Chacun, en conscience, pourra se déterminer !
Le Grand Orient de France ne peut pas rester silencieux face à ce type de comportement d'un élu de la République, ancien ministre. Peut-on rester en effet sans lui signifier notre désapprobation ?
Nul doute qu'il faudra répondre en hommes et femmes libres !
Gérard Contremoulin
__________________________________________________________