Teaser
Mon avis :
Une plongée sans concession, violente, tendre aussi, dans la vie des fonctionnaires de police de
la Brigade de Protection des Mineurs de Paris-Nord (BPM).
Une réalisation très rythmée, stressante à souhaits, qui mêle aux moments insupportables
des séquences à l'humour ravageur.
Le quotidien d'une équipe d'hommes et de femmes confrontée aux réalités sordides de la pédophilie,
de l'inceste, de la sexualité forcée, de la fragilité du témoignage des enfants, de la nécessité d'entendre tous les protagonistes d'un acte délictueux. La banalisation d'actes sexuels
"consentis" comme monnaie d'échange d'objets volés (fellations d'autant plus nombreuses que le portable à récupérer "est beau"), ou encore comme remède pour endormir les enfants,
etc.
Et aussi, les moments d'intenses rigolades très potaches comme moyens de décompression.
L'opposition entre une hiérarchie veule et soumise à "l'étage supérieur" et la réalité sordide des situations vécues par les policiers de terrain comme cette mère malienne, SDF, qui vient
remettre son fils à la police pour "qu'il ne devienne pas comme elle" et dont ce policier devra assumer la séparation. Ce moment de bravoure d'un flic déchiré entre sa réaction naturelle
de père et la froideur déshumanisée de sa hiérarchie "qui ne peut pas intervenir dans toutes les affaires", est due à l'interprétation vraiment surprenante de Joey Starr.
Polisse, c'est aussi l'impact de la vie professionnelle sur la vie personnelle et la quasi
impossibilité de les séparer... avec toutes les conséquences !
Polisse est un film qui met en relief la dimension profondément humaine de la mission effectuée
par ces policiers, confrontés aux différents aspects de la misère humaine (sociale, sexuelle, économique, morale) et dont les enfants sont, là, les premières et principales
victimes.
Interview :
Critiques :
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Gérard Contremoulin
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