Et si nous nous consacrions aux vrais problèmes de l'heure...
Dans un récent échange "vinaigre-loukoum", François Koch et Jean-Michel Quillardet évoquent, outre leurs propres personnes, pêle-mêle Bauer, Lambicchi, Guglielmi, Arcizet...
1/ http://blogs.lexpress.fr/lumiere-franc-macon/2010/09/24/jean-michel-quillardet-au-modem/
Le temps n'est pas beau lorsqu'un ancien Grand-Maître, Jean-Michel Quillardet comme tout autre, cède à cette sinistre mode qui consiste à dire et faire pour déconsidérer ceux qui ont assumé la Grande Maîtrise. Et fait plus singulier, cela est rendu public, notamment sur le Net et dans la presse (d'où cet article, ici) ! Il ne semble pas suffisant d'avoir attisé les feux, ici ou là ; d'avoir proclamé sa différence par des communiqués ravageurs, puis de se féliciter ostensiblement du sort réservé au rapport d'activité de Pierre Lambicchi.
Un mois s'est écoulé depuis le convent de Vichy et ça continue.
Que ce soit dans le Blog de J-M Quillardet, que ce soit dans la presse quotidienne régionale ("La Nouvelle République") ou encore dans la presse nationale ("Le Monde"), on continue, au détour d'une phrase, les attaques, les dénigrements de son action et les déclarations contre lui, y compris par des membres de l'exécutif actuel...
Pourquoi ?
Au delà des arguments "ad hominem", il convient de revenir sur quelques éléments de contenu.
Que signifie "faire du Grand Orient de France le corps intermédiaire de la République" ?
Les corps intermédiaires de la République, ce sont les partis politiques, les syndicats, le mouvement associatif et les mouvements d'éducation populaire... La démarche maçonnique n'est en rien assimilable aux actions, certes légitimes et nécessaires, de ces acteurs de la citoyenneté. La Franc-Maçonnerie, et notamment le GODF, n'est "l'intermédiaire" de personne. Comment, dans ses conditions, pourrait-elle continuer d'être une "puissance symbolique regulière souveraine" ?
Lorsque Pierre Lambicchi parle des "amants de la République" que sont pour lui les Francs-Maçons (voir son livre "Les Loges de la République"), il évoque les combats pour la construction d'un modèle de société humaniste, pour la mise en place de ses valeurs. Et s'il devient, aujourd'hui, indispensable de les défendre, ce n'est pas d'un point de vue politique partisan. La Franc-Maçonnerie libérale adogmatique ne rentre pas dans l'arène politique, quoiqu'on en dise. Son honneur réside dans cet exercice auquel elle se livre, de s'engager dans le débat sociétal sans s'engager dans le débat politicien...
Sur le terrain de la maçonnerie internationale, ce que nous appelons nos "affaires extérieures", la tâche est encore plus complexe. Nous y sommes en compagnie des grandes obédiences, et notamment de la GLUA (Grande Loge Unie d'Angleterre) et de la GLNF (Grande Loge Nationale Française).
Ce qui est en jeu là, c'est le rayonnement des valeurs de la Franc-Maçonnerie libérale adogmatique, au premier rang desquelles la Liberté Absolue de Conscience, celle que nous a léguée notre Convent de 1877 et Frédéric Desmons ! Nous ne sommes pas, là non plus, nous ne devons pas être, un corps intermédiaire...
Les deux années de l'action de l'équipe de Pierre Lambicchi ont consisté à étudier, à faire apparaître, à développer, à coté du soutien naturel que nous devons à nos loges présentes à l'étranger, une réponse circonstanciée et adaptée aux attentes locales de nos Frères et de nos Soeurs des obédiences étrangères de la Maçonnerie libérale adogmatique.
Cette orientation stratégique, décidée par le Conseil de l'Ordre dès septembre 2008, a fait naître beaucoup d'espoirs. Tant en Amérique du Sud, en Afrique que dans les ancien pays de l'Est. Il faudra y répondre. Ce qui suppose que nous restions ce que nous sommes devenus : l'obédience qui représente la Franc-Maçonnerie du siècle des Lumières... Et au délà des mots, que nous sachions continuer à apporter des solutions concrètes.
Ces dossiers sont loin d'être mineurs, même si, souvent, ils peuvent paraître lointains et budgétivores à nos Frères. Dans le contexte de la mondialisation, il serait périlleux de décider de restreindre notre présence au périmètre national...
On pourrait évoquer aussi d'autres dossiers, tels la communication, la solidarité nationale et internationale, l'extériorisation de nos travaux...
"Nous n'aspirons pas au repos"... et même si "faire et défaire, c'est toujours travailler", ne serait-il pas souhaitable d'asseoir notre action dans la durée et de poursuivre la construction ?
Gérard Contremoulin