Quand les Francs-Maçons du GODF font de l'éducation civique...

Un groupe de jeunes adultes, piloté par la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) de Ris-Orangis (91) est venu visiter le Musée de la Franc-Maçonnerie, 16 rue Cadet.

Ce groupe était composé par moitié de polytechniciens en stage de formation humaine dans une association et de jeunes en stage civique. Curieux mais astucieux mélange de jeunes adultes en route pour la découverte de leurs différences à partir d'expériences communes au sein d'une association d'éducation populaire.

Avant leur visite du Musée, je les ai accueilli dans le Temple 19 (Frédéric Desmons) qui jouxte le Musée pour une présentation très générale de la Franc-Maçonnerie et d'une esquisse de notre méthode de travail. Sur le contenu, rien de très différent de ce que tout un chacun, un peu curieux, peut découvrir dans toutes les bonnes librairies, mais sur la relation qu'un tel échange  permet, rien de commun ! Ces jeunes étaient très attentifs et très soucieux de comprendre. Rien à voir avec le voyeurisme que les maronniers habituels de nos hebdomadaires peuvent susciter. Là, nous étions en proximité et en confiance pour évoquer la Franc-Maçonnerie et les Francs-Maçons.

Leurs questions. Quels thématiques abordez-vous ? Pourquoi travaillez-vous à l'écart de la société ? Comment transmettez-vous vos réflexions ? Pourquoi vos références (Temple, Salomon, colonnes, J et B, etc.) sont-elles si proches de ce que l'on trouve dans la religion, vous qui vous en dites si loin ? Et leur étonnement quand ils découvrent que toutes nos fonctions sont "gratuites", comme dans une association de la loi de 1901. Et là, ils connaissent... Une heure passée avec eux et je retrouve ma raison d'être, cette fonction de transmission, cette fonction de passeurs d'idées, d'expériences, de passeurs de mémoire, chère à nos anciens. Et puis, quelle satisfaction de se trouver devant des jeunes qui ne demandent qu'à comprendre... Loins des polémiques et des questions biaisées de nos détracteurs...

Je suis plusieurs fois intervenus dans des stages d'éducation populaire organisés par cette MJC, dans ses locaux à Ris. Cette fois, c'est eux qui se déplaçaient "chez nous", qui faisaient l'effort de venir découvrir un univers inconnu, présenté comme mystérieux, éloigné, différent... Et j'ai découvert des jeunes adultes disponibles pour cette découverte, accessibles à notre méthode de travail, accessible à notre symbolique, curieux de notre réflexion humaniste.

Et au moment où j'écris ces lignes, je pense à toute cette technologie que nous avons mise en place dans plusieurs temples de Cadet. Cette capacité dont nous avons doté l'obédience : "GODF.TV". Voir les "archives", qui contiennent les documents vidéos mis en ligne avec accès libre... Vous pourrez y découvrir le type de travail que cet outil permet d'accomplir...

Quel dommage que cette technologie ne soit pas davantage mise au service de l'extériorisation de nos réflexions, de nos propositions ! Cette formidable "chaine d'union virtuelle" que nous avions pris l'habitude de former en 2010 et 2011 !

Défendre la République, exprimer nos analyses, faire connaitre nos propositions : notre plateforme pour la révision des lois de Bioéthique, nos préconisations de principe pour reconstruire l'Ecole Républicaine du Futur, nos conseils pour lutter contre les dérives sectaires, notre réflexion sur Armée-Nation, etc. Tout cela est "en boite", c'est-à-dire disponible pour une utilisation pédagogique. Il y faut, bien évidemment, la volonté !

Alors, il faudra, nécessairement, se remettre au travail. Le Grand Orient de France doit reprendre toute sa place de laboratoire d'idées, de creuset républicain, d'espace de défense de la République. Pour défendre l'héritage de nos anciens, souvenons-nous de ces 155 loges qui ont participé, après les incertitudes politiques et maçonniques de l'après "Commune de Paris", à la fondation du "parti républicain, radical et radical socialiste" en juin 1901. Ces anciens, qui ont permis l'adoption des lois fondamentales qui, entre 1882 et 1905, ont construit la République.

Mais il nous faudra nous souvenir que, pour faire nôtre cet héritage, c'est-à-dire lui permettre de traverser les années, il nous faudra comme disait Jaurès considérer que "la Tradition, ce n'est pas de veiller des cendres, mais d'entretenir un brasier".

Bref, il nous faudra nous souvenir que la tradition identitaire du GODF ce n'est pas de commenter l'actualité, c'est d'y apporter une contribution active !

Gérard Contremoulin

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