Régularité, Dieu, l'Initiation et les Soeurs...
L'une des conséquences de l'agitation des "réguliers", outre la réintroduction du "GADLU-Dieu", pourrait bien être une nouvelle relégation de l'initiation féminine. Une situation favorable pour une déclaration forte de la GLFF ?
Au moment où l'affaire GLFF-FM Magazine fait le buzz, n'est-il pas meilleur contexte pour une parole solennelle de la GLFF, réaffirmant la solennité de l'Initiation, qu'elle soit masculine ou féminine ?
Car, encore une fois, les travaux fondateurs (?) de la Confédération des "réguliers" renvoient les Soeurs à leurs travaux "féminins" en leur déniant la qualité de Franc-Maçonne, quelles que soient les contorsions que la GLDF leur impose d'ailleurs pour masquer ce déni !
Le "cocooning" n'était probablement pas, dans ce contexte, le mieux venu
! Mais, au delà du mot, ne serait-ce pas le bon moment pour réaffirmer, a contrario, la volonté
des Maçonnes de travailler à l'amélioration de l'Humanité par la place fondamentale des femmes dans la société et des actions que la GLFF ne cesse de conduire ?
Manifestation du 10.12.2005 (au centre, Marie-François Blanchet, alors GM de la GLFF)
Car il paraît bien vain de leur contester le droit d'entrer dans la fraternité maçonnique ou de leur reconnaître cette qualité lorsqu'elles sont initiées. Professer cela comme le fait Alain Juillet à propos des "inter-visites"lors de la conférence de presse du 15 janvier est un formidable retour vers le passé.
Ordre des Mopses - Musée de la Franc-Maçonnerie
L'évocation de la "tête couverte sur les colonnes" n'était probablement pas non plus la mieux venue, certes ! Mais ne serait-ce pas un bon moyen, maintenant, d'engager dans la Franc-Maçonnerie libérale et adogmatique, la réflexion sur les rapports de cette Maçonnerie avec le fait religieux et le prosélytisme fondamentaliste, quelle que soit la religion concernée. Précisément parce que les femmes sont toujours les premières victimes des fondamentalismes...
Manifestation du 10.12.2005 (avec une pensée pour Nathalie Planchou !)
N'est-ce pas aussi l'occasion, lorsque l'on a choisi de s'engager dans la démarche symbolique spécifiquement féminine, d'en rappeler justement la spécificité, au même titre d'ailleurs que la masculine, et de proclamer par là-même la profonde complémentarité entre la femme et l'homme, à égalité de droits et de devoirs, dans la construction de l'Humanité ?
Alors, peut-être que l'une des conséquences, paradoxale, du travail des "maçons confédérés", sera de créer les conditions pour un rapprochement de la Franc-Maçonnerie libérale et adogmatique à un moment où la société est une nouvelle fois en proie à ses vieux démons et où le discours maçonnique est inaudible.
Bien sûr, le repli sur soi, sur des valeurs "traditionnelles" qui confond souvent tradition et habitude, est le réflexe premier. Est-il cependant à la hauteur des idéaux de la Franc-Maçonnerie du Siècle des Lumières, humaniste, émancipatrice que nous devons, aujourd'hui, décliner selon les réalités de la société contemporaine.
Ainsi deux orientations profondes, apparemment contradictoires, se font jour : le retour aux landmarks du XVIII° siècle "ad majorem GADLU-dei gloriam" ("pour la plus grande gloire de GADLU-Dieu", en paraphrasant la devise des jésuites) et "l'ardente obligation" d'épouser les problématiques du temps pour transmettre non pas la lettre mais l'esprit de l'engagement maçonnique.
Apparence de contradiction puisque l'histoire de la Franc-Maçonnerie, depuis 1728, semblerait nous démontrer que, quel que soit les noms qui leur furent donnés, deux courants se sont toujours manifestés au sein d'une même fraternité, celle de ceux qui ne voulant pas être des "athées stupides" n'en étaient pas pour autant des "libertins irreligieux"...
Ces deux qualificatifs ne nous montrent-ils pas les bases de la méthode : l'harmonie des contraires et l'intelligence du contradictoire ?
Encore faut-il que ces deux courants se parlent, se "reconnaissent". Pour l'instant, c'est plutôt un retour vers l'Anathème où ceux (et là, l'on ne parle même pas de "celles") qui ne reconnaissent pas le GADLU et ne travaillent pas "sur le Volume de la Loi Sacrée" (la Bible, pour faire court !) sont réputés ne pas même exister !
Alors, oui, et sans aucun pouvoir que le souhait sincère d'un Frère attentif, oui à une déclaration forte de la GLFF face à cette sorte de conjuration anti féminine des Confédérés et de tout ceux qui considèrent que la Femme n'est pas à égalité de droits et de devoirs avec l'Homme !
Car l'Egalité est comme l'Amour, plus une question de preuves que de déclarations...
Gérard Contremoulin
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