Roms : le choix n'est pas entre l'humanisme et le laisser-faire...
Manifestation du 140° anniversaire de la 3° République (4 septembre 2010).
Inutilement blessante, extrêmement choquante !
Dans le JDD, 16 élus socialistes publient une prise de position qui s'affiche comme un soutien au ministre de l'intérieur, Manuel Valls. C'est leur droit le plus strict. Et ce qu'ils y disent est souvent de bon sens. Est-ce pour autant judicieux ?
Une phrase est particulièrement maladroite (pour rester "politiquement" correct) et surtout inutilement blessante ! Lorsque ces élus disent :
"En tant qu’élus de gauche, nous voulons sortir de l’hypocrisie qui consiste à faire croire que parce qu’elle est humaniste, la gauche devrait laisser faire."
Expression du tout ou rien, amalgame inacceptable de leur part qui consisterait à dire que hors leurs solutions, il n'y a point de salut !
Même si certains d'entre eux sont de "vieilles connaissances", des élus et des camarades émérites, j'ai envie de leur dire mais qui êtes-vous pour vous permettre ce propos ?
En quoi un humaniste serait-il hypocrite en contestant les mesures de démantèlement des campements sans mesures effectives de relogement ?
A quoi cela sert-il de faire comme si toutes celles et tous ceux qui contestent la phrase de Manuel Valls sur l'intégration seraient opposés à l'application de la loi républicaine ?
Oui, cette phrase est extrêmement choquante !
La suite du texte nous apprend également que la solution consisterait à ce que les Roms retournent tous en Roumanie et que des conditions décentes leurs soient réservées. Où est l'hypocrisie ?
La France, pays des Droits de l'Homme et du Citoyen n'a-t-elle pas une tradition d'accueil ? Pouvons-nous dire, sereinement, que les campements ne sont démantelés qu'après que toutes les mesures de relogement, d'examens sanitaires aient été tentées ?
Nous sommes maintenant dans la nasse.
Car maintenant que les uns et les autres ont exprimé leurs points de vue, parfois dans des formes excessives de part et d'autre, il va bien falloir trouver une solution HUMANISTE aux conditions de vie (travail, logement, accès aux soins, etc) dignes de ce qu'ils sont : des hommes, des femmes et des enfants, dans quelques mois tous citoyens européens en pleine possession de leurs droits (1° janvier 2014). Les stigmatiser d'une manière ou d'une autre ne revient qu'à retarder leur intégration européenne non plus d'un point de vue légal mais humainement.
Gérard Contremoulin
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