RPMF : à propos d'un article retiré. Ne pas insulter l'avenir...
Il est assez rare de retirer un article que l'on vient de mettre en ligne. C'est pourtant ce qui s'est produit hier après-midi. Retour sur cet épisode...
A 14h48 je mets en ligne cet article. Puis, comme à l’habitude, je le relaie sur quelques groupes Facebook dont le groupe éponyme du blog et « Franc-Maçonnerie », qu’anime Jean-Laurent Turbet. Une discussion s’y engage vers 15h00. Les échanges prennent une telle dimension qu’après mure réflexion, je conclus au retrait. Ce qui est fait à 17h42. Mais les commentaires se poursuivaient encore aujourd’hui en début d’après midi (152 commentaires à 14h08)…
Alors de quoi s’agit-il ? Au-delà des faits que je rapporte sur la foi d’un Vénérable d’une Loge mixte en province avec qui j’entretiens depuis fort longtemps des relations de confiance, les commentaires parfois assez virulents s’arrêtent sur un mot :« circulaire ». Et tous vont se concentrer sur lui. Pas tellement sur le contenu du propos mais sur le mot.
Je comprends alors, et des contacts téléphoniques m’y aident, qu’il y a maldonne puisqu’il n’est pas dans les usages de la GLDF de faire des circulaires pour ce genre de situation. Par conséquent, il devenait fort peu probable qu’une telle circulaire existât. J’ai donc retiré cet article.
Aurais-je dû m'excuser, faire amende honorable, me couvrir le visage de cendres pour avoir osé écrire ces lignes ? Certains commentaires l'ont souhaité, insultes à l’appui (ce qu'en langue de bois maçonnique on appellerait "propos peu fraternels").
Puisqu’il y a ce mot « circulaire », je présente mes excuses pour son emploi à ceux qui les souhaitent.
Mais au-delà du mot, il y a le contenu.
Qui peut affirmer que l’application de la déclaration de Bâle et notamment cette obligation de rupture ne donne pas lieu à un débat, parfois animé, au sein de la GLDF, dans ses instances, dans ses loges, entre les frères ?
Et le déferlement qui s’est produit sur ce mur qui regroupe essentiellement des frères de la GL en dit long sur leur sensibilité, voire leur susceptibilité à la question que je pose (et je suis loin d’être le seul) : à savoir comment la GLDF répond-elle à la prescription bâloise de rupture avec les obédiences non régulières ?
Je vais même ajouter cinq éléments.
Le premier porte sur la GL-AMF. Il concerne le délai de réalisation du projet de Bâle et peut se résumer ainsi : plus le temps passe et plus les membres de cette obédience se font à l’idée qu'en sortant de la GLNF, ils ont certes perdu leur brevet de régularité mais que ce n’est finalement pas aussi grave que cela. Autrement dit, que l’aura londonienne n’est pas un sauf-conduit pour vivre une belle expérience maçonnique.
Le deuxième porte sur la GLTSO. Son prochain convent se tient en avril. Anticiper dès la fin octobre pour annoncer, le 24, qu’elle « suspend » sa participation au processus de création de la CMF, ne laisse pas beaucoup de doute sur la décision qu’elle prendra en avril…
Le troisième porte sur le SCDF. Le SCDF (Suprême Conseil de France) est évoqué au détour d’un commentaire, ce qui paraît complètement hors sujet dans ce fil de discussion. Mais finalement à la suite de cette évocation, l’est-il vraiment ? Je cite « il s’agit de faire dire que la GL n’est qu’une courroie de transmission du SCDF. C’est une argutie basse et de mauvaise foi… ». Alors pourquoi ce commentateur en parle-t-il là et surtout de cette manière ?
Le quatrième porte sur le convent de la GLDF en juin. A lire et à entendre les propos des frères de cette obédience, il y aurait peu de chances pour qu’une décision de rupture avec les obédiences non régulières soit prise. Ce serait alors la fin d’une période instable dans les relations entre les obédiences. Mais ce serait aussi la fin probable de la CMF version déclaration de Bâle. Car, et là encore je ne suis pas le seul à le dire, elle n’a été conçue que dans cet objectif d’obtention de la reconnaissance par la GLUA de sa régularité.
En revanche, et c’est le cinquième élément, il serait alors redevenu possible de concevoir un nouveau cadre réunissant les obédiences françaises dans le respect de leurs différences mais acceptant de se reconnaître sans préalable, l’initiation étant le seul brevet de régularité ! Ca, c’est mon souhait le plus profond… et beaucoup le partagent.
Alors, cet épisode invite à réfléchir à nos propos.
Certes en premier lieu à ceux que j’écris moi-même et éventuellement à y remédier (ce que j’ai fait) mais aussi aux vôtres, chers contradicteurs. On peut avoir des propos rugueux, surement pas insultants ou méprisants. Je note d’ailleurs que vos commentaires sont beaucoup plus respectueux sur le blog que sur ce mur Facebook.
Mais ne faut-il pas aussi assumer en toutes circonstances ?
Voilà pourquoi je restitue mon article initial en document lié de manière à ce que chacun puisse se faire son opinion à la fois sur le fond et sur la forme et rendre à ce mot de « circulaire », pour le moins inadéquatement utilisé, sa place dans cet épisode.
Voilà pourquoi je ne restitue pas le fil de la discussion, n’ayant pas l’accord des commentateurs mais chacun pouvant par ailleurs s’y reporter.
Voilà pourquoi les articles de ce blog seront plus « judicieusement » relayés sur les murs Facebook.
Et j’ajoute enfin que je ne suis le petit télégraphiste de personne. Je m’exprime ici de mon seul fait. J’exprime mes analyses et mes propositions.
L’une d’entre elles consistait à appeler à « oser parler de nos complémentarités » et plusieurs autres portaient sur la nécessité de porter une parole commune inter obédientielle sur des sujets de société préoccupants comme par exemple l’incompatibilité entre la franc-maçonnerie et l’extrême droite.
J’observe, mais est-ce un hasard, qu’il n’y a eu que bien peu de commentaires et pas d’écho de la part des obédiences à ces demandes d’appels communs.
Serions-nous condamnés à ne regarder que le doigt...…
Cérard Contremoulin
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