Testament philosophique d'un Grand-Maître

Etonnant !

La manifestation publique des déclarations d'un Grand-Maître, à quelques mois de la fin de son mandat, si ces déclarations sont bien les siennes, prend un sens particulier. Rares ont été les précédents, s'il y en eu !

Que ce soit sur ses souhaits quant à sa "succession", sur ses souhaits en matière de réforme de l'obédience, sur la "politique internationale" ou sur les relations interobédientielles, cela prend, si ces propos sont réels, la tournure d'une déclaration testamentaire.

Et l'on pourrait s'étonner, dès lors, que ce soit après deux années de grande-maîtrise qui ont suivi trois années en charge des affaires intérieures de l'obédience, que l'actuel Grand Maître choisisse ce mois d'avril pour évoquer ces sujets. On pourrait trouver étrange qu'il n'ait pas créé les conditions pour que ces réflexions soient engagées au moment où il aurait pu les suivre et les faire progresser.

En effet, en descendant de charge en septembre prochain, Guy Arcizet ne votera pas pour choisir celui qui deviendra le prochain Grand-Maître. Il est préférable de le dire ainsi car il n'est pas certain que le mot de "succession" soit le plus adapté aux us et coutumes du Grand Orient de France.

En effet encore, à propos de la politique "internationale", le Conseil de l'Ordre qu'il préside avait toute latitude pour adapter l'action internationale de l'exécutif aux décisions du Convent ou pour initier une réflexion dans les Loges de l'obédience. D'autant que les décisions du Convent en la matière sont constantes et visent à permettre le développement de notre Franc-Maçonnerie libérale et adogmatique.

En effet, enfin, sur cette trés difficile question de la réforme de l'obédience, maintes fois engagée et maintes fois différée, il est surprenant que la voie choisie par le Grand Maître soit celle-ci... Voir abordée dans la presse cette question pour le moins sensible n'est probablement pas le meilleur moyen pour convaincre les membres de l'obédience de la mener à bonne fin !

Enfin, il n'est pas souhaitable d'aborder ici le fond de ces questions. Elles ne concernent que les membres de l'obédience et c'est à eux de mener, le plus sereinement possible, ces réflexions et de les conclure de la manière qu'ils jugeront conforme à leurs souhaits.

Gérard Contremoulin

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