Michel Bouchareissas (1932-2013)
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Michel Bouchareissas est décédé ce 13 septembre.
Le syndicalisme enseignant, les
défenseurs de la laïcité, l'École laïque perdent avec lui un exceptionnel défenseur.
Les obsèques de Michel Bouchareissas auront lieu lundi 16 septembre 2013 à 11 heures aux Cars
(87).
Les témoignages de sympathie peuvent être adressés à la famille :
Famille Bouchareissas,
Le Breuil,
87230 LES CARS
Les francs-maçons qui le connurent pourront s'étonner que ce blog lui rende hômmage car "Boucha" concevait une sévère
aversion pour la franc-maçonnerie. Mais ils comprendront très certainement que c'est le militant inlassable de la laïcité que nous retenons en lui.
Luc Bentz, secrétaire national d'Unsa-éducation, en parle ainsi :
Pour une génération militante, il reste Boucha : le héraut — et le héros — du combat laïque,
notamment dans la période 1981-1984, un combat dans lequel il avait mis toute son énergie, la force de convictions fortement affirmées, la vigueur de sa plume et, pour ceux qui avaient eu le
bonheur de l'entendre, en meeting comme en congrès, ses dons exceptionnels d'orateur.
Michel Bouchareissas, né dans un milieu très modeste d'exploitants agricoles limousins, avait été admis à l'école normale d'instituteurs de Limoges après avoir suivi
le cursus honorum prolétaire de l'époque: classe de certificat d'études, cours complémentaire, collège moderne.
En 1980, Michel Bouchareissas devint secrétaire général du Comité national d'action laïque (CNAL),
responsabilité dont il eut la charge jusqu'en 1987. À partir de 1983, il est déchargé de la direction de l'Ecole libératrice.
Comme le précise la note biographique rédigée par Guy Le Néouannic pour le dictionnaire
Maitron :
« L’élection en 1981 de François Mitterrand à la Présidence de la République et l’arrivée de la gauche au pouvoir en firent le porte-parole et l’animateur des
multiples manifestations laïques dans la tourmente politique que déclencha le projet de « grand service public unifié et laïque de l’Éducation Nationale », proposition du programme du candidat
à l’élection présidentielle, appuyée par le CNAL. Il fut l’un des organisateurs du meeting du CNAL du Bourget où Pierre Mauroy, premier ministre et Alain Savary, ministre de l’Éducation
nationale, prirent la parole avant lui."
A partir de 1985, il reprend la direction de l'École libératrice tout en conservant le secrétariat général du CNAL.
En 1988, il est appelé au cabinet de Roger Bambuck. Nommé inspecteur général de la Jeunesse et des Sports, il assume
cette fonction jusqu'en 1997.
En 1967, Jean Cornec, président de la FCPE, avait publié Laïcité chez SUDEL. En 1982, Jean
Cornec et Michel Bouchareissas publiaient L'Heure laïque (éd. Clancier Guénaud). Ce n'était pas qu'une version
actualisée du précédent. Depuis 1967, malheureusement, il s'était passé tant de choses !
Les deux auteurs affirmaient dans leur conclusion, datée du 28 mars 1982 (un siècle avec l'adoption
de la loi Jules-Ferry) :
« L'histoire de la laïcité est cette longue histoire des hommes qui, peu à peu, ont dégagé la dignité et la raison de ce qui les opprimait jusqu'à construire
la démocratie politique et la République.
« Ils ont su le faire, du moins en France, malgré les puissances d'argent, malgré les féodalités spirituelles, malgré la colonisation des médias; ils le feront
encore parce que cette conquête de la liberté ne laisse pas de trêve et ne connaîtra pas de fin; parce que la laïcité ne trie pas entre les êtres et les convictions; parce qu'elle accepte leurs
différences et parce qu'il y aura toujours, hélas, face à elle, des fanatismes, des idéologies obligatoires et des normalisateurs.
«La laïcité est bien, en cela, la forme supérieure de la pensée libre, l'éthique la plus jeune et la plus actuelle tout à la fois. Aucune dialectique ni aucun
slogan ne pourront jamais gommer une évidence d'une telle dimension...»
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