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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

29 Jul

Saint-Etienne du Rouvray : d'abord la République...

Publié par Sous la Voûte étoilée  - Catégories :  #Droits de l'Homme

Saint-Etienne du Rouvray : d'abord la République...Saint-Etienne du Rouvray : d'abord la République...

Quelle que soit la qualité ou la nature de la victime, la cible, c'est la République ! Le message de Daesh est constant : tuer les "infidèles" pour qu'advienne le califat.

 

Tuer physiquement. Tuer atrocement. Et plus c'est atroce, plus le message se dispense avec son corollaire psychologique : la peur, l'épouvante. Cette peur est un élément de la lutte sans merci que mène les djihadistes pour faire dépérir le modèle sociétal alternatif au califat, la République.

 

Plus la cible est identifiable comme l'une des pratiques "impies", plus le message atteint l'objectif. Faire exploser le corps national en communautés qui, naturellement, seront amener à se vivre en tant que telles, séparées les unes des autres, à coté (en marge ?) de la communauté nationale, républicaine. Et lorsque ce piège fonctionne, ce n'est pas le moindre des bénéfices "collatéraux" pour Daesh...

 

Une stratégie de dissémination.

Visant cette explosion, elle se nourrit d'actes de barbarie commis dans la vie quotidienne et cible celle ou celui qui vit, tout simplement.   

 

Elle fonctionne sur un modèle complexe à déjouer où le djihadiste agit non pas sur un ordre donné par un pouvoir centralisé mais à partir d'une injonction générale, l'appel au djihad, et dont chaque "croyant" (en fait celui qui déclare son allégeance à Daesh) décide, seul ou en petits commandos, du lieu, du moment et du moyen.

 

Elle est d'autant plus implacable qu'elle est extrêmement difficile à déjouer. Et les mesures de prévention, de renseignement, d'action et de répression mises en place et qui ne bénéficient que des moyens humains et techniques hérités des budgets et des réformes de la dernière décennie, peinent à répondre aux exigences de la situation.

Eglise Saint Etienne, Saint-Etienne du Rouvray (76)

Eglise Saint Etienne, Saint-Etienne du Rouvray (76)

Saint-Etienne du Rouvray.

Le choix d'assassiner un prêtre durant sa messe, devant les fidèles, est barbare. Il est légitime que "les catholiques", et particulièrement les stéphanais, se sentent directement touchés. Il serait moins légitime qu'ils soient les seuls...

 

La presse amplifie ce processus et parle en boucle de "communauté catholique" après les atrocités commises dans l'église Saint Etienne. Elle l'amplifie et on peut se demander l'utilité des précisions que certains titres n'ont pas hésité à donner sur les circonstances de sa mort si ce n'est à nourrir encore un peu plus cette horreur... 

 

Saint-Etienne du Rouvray : d'abord la République...

Cet assassinat est évidemment horrible. Il soulève le coeur du laïque que je suis devenu. D'autant plus que j'ai été élevé dans cette ville par des grands-parents très catholiques, très dévoués à cette paroisse. Cette église Saint-Etienne, cette porte de la sacristie par où les forces de police ont tenté de négocier, je les connais, je les revois et je pense à ce prêtre octogénaire. J'y pense d'autant plus qu'au delà du prêtre, Jacques Hamel est d'abord un français dévoué à la vie de ses concitoyens, coreligionnaires ou pas.

 

Risque de guerre de religion ?

Parler de communauté catholique justifie que l'on parle de communauté musulmane, de communauté juive, de communautés protestantes, etc. Cette multiplication des qualificatifs exacerbe les différences entre les français au delà du droit légitime à la pratique du culte de son choix, si l'on a la conviction qu'il faut en choisir un. 

 

C'est alors ouvrie la voie pour que s'expriment des revendications spécifiques, venant souvent en dérogation au droit commun, les lois de la République. On l'a déjà vu à propos des menus scolaires, des dates d'organisation des examens, du port de vêtements ou de bijoux ostensibles, des heures d'ouvertures des piscines différenciées en fonction du sexe, des dérogations aux obligations scolaires pour raisons religieuses, etc. On vient de le réentendre, par exemple sur "C dans l'Air", l'émission de France 5, sur le thème de l'encore trop grande prégnance de la loi de 1905, 111 ans après !

 

Cette exacerbation s'inscrit dans la logique de Daesh. Son degré de progression est une échelle de l'évaluation de la réalisation de son projet. 

 

Est-ce aux musulmans à "règler le problème" ?

Ce serait penser que la République accepterait de "soustraiter" à une quelconque communauté le soin de faire la police en son lieu et place. Les citoyens de confession musulmane ont toute leur place dans la communauté nationale à égalité de droits et de devoirs. A ce titre, ils se voient garanti la liberté d'exercer leur culte et l'obligation de respecter les lois de la République.

 

En revanche, les musulmans pratiquants ont probablement à faire leur aggiornamento, mais c'est une affaire interne qui ne concerne que la manière de vivre leur foi, en conscience. Encore faut-il lutter contre l'amalgame facile consistant à assimiler tous les musulmans dans une même réalité... 

 

La synthèse de ces deux démarches consisterait probablement à nourrir une réflexion quant à leur manière de vivre la citoyenneté telle qu'elle est instituée par les lois de la République, sans aménagement spécifique, sans restriction non plus.

 

La religion peut-elle justifier la violence ?

Il ne faudrait pas que nous nous imaginions que cette question ne se pose qu'aux seuls musulmans. L'histoire nous montre que l'Islam n'est pas la seule religion à avoir connu dans ses rangs ses "fous de dieu", quant ce n'était pas une politique temporelle officielle... 

 

Il faut souligner les initiatives alternatives, inverses, prises par les pouvoirs publics, dans certaines villes pour au contraire, réunir et favoriser le dialogue entre les religions, qu'elles viennent de personnalités politiques ou religieuses.

 

Clivage au sein de la communauté républicaine.

Dans la progression de l'évaluation de son projet, Daesh peut enregistrer des progrès significatifs avec la situation politique pré-électorale. Son projet se nourrit de l'aspect délétère qui se développe maintenant. 

 

Daesh aura réussi à revivifier le débat mortifère entre Liberté et sécurité.

Faudrait-il renoncer à quelques libertés individuelles et/ou collectives pour gagner un peu plus de sécurité ? Cette question est à examiner au delà de la seule immédiateté à laquelle nous condamne l'actualité. Certes, l'idée qu'il faut bien faire des sacrifices pour tenter d'endiguer les atrocités des djihadistes peut séduire au moment de l'émotion, légitimement ressentie.

 

Mais peut-on accepter de modifier la Constitution sur la base de ce type d'émotion ? 

Réduire le champ des libertés individuelles et/ou collectives enclenche un processus dont nous ne pouvons pas fixer la fin car il contient consubstantiellement le "toujours plus". C'est une vis-sans-fin, c'est un piège populiste dont l'histoire à aussi montré à quoi il peut conduire.

 

Peut-on être encore convaincu aujourd'hui par la fameuse phrase du chancelier Bismarck "Gewalt geht vor Recht" (la force prime le droit) ?

La force de la République Française est d'avoir construit au fil des siècles un Etat de droit. C'est ce que beaucoup de pays dans le monde nous envie. Certes, cette construction est toujours à parfaire mais surement pas au prix d'une diminution des droits des citoyens. C'est pourtant dans ce sens que ce développent certaines propositions.

 

Comment entendre cet appel à "être impitoyable et sans argutie juridique" ?

La volonté de ne pas céder devant l'atrocité de Saint-Etienne du Rouvray et être impitoyable avec ses auteurs s'est concrétisée, comme à Nice, comme au Bataclan, comme à l'Hypercasher, comme à la Porte de Vanves, comme à Charlie, les assassins ont été pour la plupart abattus, sinon repris et écroués pour être jugés.

Mais l'évocation "d'argutie juridique" cible semble-t-il les règles de notre Etat de droit au premier rang duquel la loi fondamentale, la Constitution et d'une manière générale, les principes généraux du droit, venant d'un ancien garant de cet équilibre de légalité, laisse perplexe. D'autres vont jusqu'à souhaiter le retour des juridictions d'exception, comme la Cour de Sureté de l'Etat ou d'autres encore voient dans la "la déviance des moeurs et la légalisation des déviances" (ici, ici,) la source de ce type d'acte...

 

Au delà de la polémique pré-électorale, totalement préjudiciable à la sérénité de la réflexion, il faut essayer de comprendre ce qui pousse tout un pan de l'opinion à acquiescer...  

 

Réunir ce qui est épars...

Pour ceux des francs-maçons qui se veulent défenseurs de la République, des Droits de l'Homme dans la perspective d'améliorer l'Homme et la Société, le défi monte d'un cran !

Si l'exigence de la loi comme garant des libertés, des droits et des obligations citoyennes ne peut faire l'objet d'aucune dérogation, d'aucun accomodement, alors comment rester sans voix devant à la fois ces atrocités, les réactions de l'opinion et la tonalité des déclarations officielles tant des responsables politiques que religieux ? 

 

Les obédiences ont réagi par communiqués, soit commun, soit individuel.

On sent bien que c'est sur le mode du plus petit dénominateur commun, preuve s'il en est que l'universalité de la franc-maçonnerie est (aujourd'hui encore) un leurre. 

Pourquoi hésiter à dire les choses, spécialement lorsqu'elles sont graves ? Pourquoi résister ? Les choses qui nous séparent sont-elles à ce point plus importantes que celles qui nous rapprochent ? Nos projets sont-ils à ce point différents que nous démissionnions devant l'élaboration de propositions communes ? 

Accordons-nous convenablement la proportion des proportions entre le travail symbolique et le travail sociétal ?

 

Répondre à ces questions pourraient occuper nos semaines à venir, quelles que soient nos activités estivales car il y a urgence.

 

Ce qui est épars ou plus exactement qui "s'éparsifie", c'est le sentiment de communauté nationale, de bloc de constitutionnalité qui en assure le "bien vivre ensemble", bref ce que l'on appelle "la cohésion nationale".  De tous temps, les francs-maçons se sont réunis sous la règle du respect de la loi fondamentale de leur pays. Cette règle procède des Constitutions rédigées par James Anderson.

 

Cette loyauté "fondamentale" ne nous oblige-t-elle pas ?

 

A suivre...

 

Manifestation du 10 décembre 2005, centenaire de la loi de 1905.

Manifestation du 10 décembre 2005, centenaire de la loi de 1905.

Saint-Etienne du Rouvray : d'abord la République...

Gérard Contremoulin

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F
Je viens de découvrir le dernier communiqué du GO suite à Saint-Etienne du Rouvray. Ultra-consensuel, aucun contenu, aucune piste de réflexion. Mais dans la foulée, certains affirment qu'eux au moins travaillent à améliorer l'homme ET la société.<br /> Je crois surtout qu'affirmer améliorer la société tout en produisant des communiqués de ce genre, c'est juste se donner bonne conscience.<br /> Mais l'obédience est-elle en mesure d'améliorer la société ? Selon moi, non. Imaginons que l'obédience veuille produire une réflexion sur le thème "Liberté et Sécurité". Chaque loge devrait produire une planche collective, discutée, modifiée, votée. Les planches seraient synthèses au niveau régional, puis au niveau national. Puis, enfin, une commission en ferait une synthèse de synthèse et un communiqué. Le tout serait publié dans un document que même les frère "de base" ne liraient pas, qui s'il était lu pas des profanes apparaîtrait comme un texte consensuel sans application concrète. <br /> Sur l'emploi, le chômage, on aurait le même processus. Avec en plus un autre aspect, le poids de la structure socio-professionnelle de l'obédience (combien de d'employés de la fonction publique et d'entreprises publiques, combien de retraités, pour combien d'employés du privé et combien de chômeurs ?). Donc au final, la conclusion d'un travail sur l'incapacité de nos sociétés à offrir à lutter contre le chômage aboutirait certainement à des conclusions aussi puissantes que : le chômage est un malheur, le système capitaliste est un danger pour l'homme. Si un colloque était organisé sur ce thème, les chômeurs pourraient quitter la salle dans les 30 minutes avec une certitude... aucun solution ne sortira d'ici. Mais pourquoi donc ? Parce que la lourdeur administrative de l'obédience ne permet pas de produire de travaux et de vision d'avenir ? C'est bien possible. Parce que ceux qui s'impliquent le plus dans l'obédience, les commissions, etc... sont ceux qui par définition ont le plus de temps libre ? Possible aussi. <br /> Bref.... affirmer qu'une obédience travaille à améliorer la société, c'est avant tout se donner bonne conscience. Je crois qu'un frère qui crée son entreprise et travaille à former ses salariés tout en étant membre d'une obédience qui ne prend pas position sur les questions politiques en fait bien plus que certains qui viennent débattre en loge et rédiger des synthèses de synthèses. Et je pense qu'avoir cette intime conviction que l'on vaut mieux parce que l'on discute de politique en loge est une grave erreur. La fraternité, la solidarité, le travail initiatique, les débats selon la méthode maçonnique (et même sur des thèmes de société) ont leur intérêt... mais, honnêtement, on pourrait avoir l'esprit le plus brillant dans une loge, capable d'imaginer des solutions totalement novatrices en matière d'économie que sa pensée seraient diluée voire écrasée. De synthèse en synthèse... <br /> Donc au final, il reste quoi ? les frères et les loges. Et une obédience qui communique des banalités. <br /> Le profane qui veut changer la société en priorité ? Qu'il n'aille pas en franc-maçonnerie s'il n'est pas en quête d'une démarche initiatique. Le frère qui voudrait que son obédience fasse preuve d'une réelle action dans la société, concrète... qu'il démissionne car cela n'arrivera pas. S'il veut avoir une démarche initiatique, il peut aller dans l'obédience de son choix. S'il veut éventuellement se donner bonne conscience en disant qu'il n'a pas qu'une démarche initiatique mais travaille aussi à améliorer la société... il peut aller dans certaines obédiences. Il pourra citer des exemples de grandes avancées sociétales soutenues par des francs-maçons et rester mystérieux sur les travaux en cours. Bref, améliorer la société, c'est bien de le dire. C'est bien aussi de le faire. Et c'est souvent ceux qui en disent le moins....
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S
L'intention de démission est l'une des expressions légitimes du doute. Celle de "Debailly" repose sur l'analyse qu'il développe dans son précédent commentaire. J'ai indiqué que j'en partageais une partie. Il nous pousse à la réflexion et le Convent, malgré ce qu'il peut en penser, est et reste le lieu où, au lutrin ou dans les multiples échanges que l'on peut y avoir avec les délégués des autres loges, l'on peut la faire partager. C'est la preuve que "Debailly" a toute sa place parmi nous...
D
Au risque de décevoir, mon analyse est "innocente". En tout cas, elle n'est pas liée à la tenue prochaine du convent à Marseille. Je ne suis qu'un maçon de base. Et pour tout dire, un maçon de base prochainement démissionnaire. Je ne fais qu'exprimer ma "perception de la situation".
S
Cette analyse critique ne manque pas d'intérêt pour qui entend et souhaite un GODF réellement en phase avec ses idéaux ! Malgré quelques piques, au demeurant fondées, "Debailly" va au coeur d'une des difficultés majeures de cette obédience : théorie et pratique, puisque le GODF se propose d'améliorer les deux dans un tout dialectique.<br /> <br /> Les exemples qu'il cite ne sont pas complètement faux. J'ai écrit ici ce que je pensais de la venue des différents candidats à la présidentielle et particulièrement celle de François Hollande un certain 22 novembre 2011 et son engagement sur la constitutionnalisation des principes de la loi de 1905... Un désastre !<br /> <br /> Cela ne sert à rien et ce n'est pas ainsi que l'accomplissement de notre précepte (améliorer à la fois l'Homme ET la société) pourra se réaliser.<br /> <br /> Je partage donc cette partie de l'analyse de "Debailly".<br /> <br /> Mais elle est aussi paradoxale.<br /> <br /> Qu'un certain nombre de nos dirigeants politiques, présent, passé et à venir, aient été membres du GODF et que leurs pratiques politiques n'en soient pas vraiment inspiré, cela est totalement regrettable et il a mille fois raison de le pointer, mais nous ne sommes plus sous la III° République où les principales lois (dont certaines structurent encore notre vie sociale) avaient été discutées en loge...<br /> <br /> Non, nous n'y sommes plus. Les obédiences maçonniques en général et le GODF en particulier ont été décimées lors des deux guerres mondiales et le tribu payé a été particulièrement lourd. Et leur reconstitution, notamment au GODF, s'est opérée sur des bases beaucoup plus larges qu'auparavant. De sorte qu'en appliquant une étiquette politique "à gauche" au GODF, on prend le risque d'une grande surprise en visitant ses loges, même si cela reste plutôt exact "dans les grandes lignes".<br /> <br /> C'est tout l'enjeu du travail au sein de cette obédience que de relever le défi que signale "Debailly".<br /> <br /> Et puis, c'est aussi la vérification que la maçonnerie ne se pratique qu'en loge. C'est une règle absolue. Il ne sert pas à grand chose de se dire franc-maçon si l'on n'est pas assidu aux travaux de sa loge. <br /> "Debailly" nous indique que l'actuel Premier ministre est membre... Je n'ai rien à dire à ce sujet sauf qu'en 34 ans de maçonnerie "rue Cadet" (et sur pas mal d'autres sites de l'obédience), je n'y ai jamais croisé Manuel Valls es qualité ! Et j'y suis pourtant assez souvent...<br /> François Koch avait révélé la qualité maçonnique de Jérôme Cahuzac. Dans le même temps, j'ai commis un billet d'humeur sur la trahison de nos obligations morales et éthiques...<br /> <br /> Je pense, enfin, que cette analyse, publiée à l'approche du convent de Marseille, n'est pas innocente. A nous d'en faire le meilleur usage selon nos propres perceptions de la situation...
D
Ce n'est pas qu'il existe une franc-maçonnerie autre que traditionnelle qui pose question. C'est une réalité. C'est la cohérence entre le fait d'affirmer améliorer l'homme ET la société en théorie, et la pratique.<br /> J'ai lu le propos sur le chômage et sur la sécurité, mais l'exemple le plus parlant, c'est la laïcité. Cheval de bataille du GO. Dans cette obédience, l'organisation dédiée à la laïcité est très importante : des délégués par loge, des commissions régionales, nationales, des associations externes mais largement alimentées par des frères, ... bref, des moyens humains très importants, de très nombreuses réunions. On peut considérer sans trop se tromper que cette organisation est une des plus importantes en France faisant de la laïcité son action principale.<br /> Les résultats : Alors que l'obédience a un premier ministre initié, et d'autres. On entend quoi ? "Concordat", "Pacte avec une religion", "Financement public des lieux de cultes", "Remise en cause de la Loi de 1905", etc... Bref, jamais la laïcité n'a été aussi mise en danger. <br /> C'est un constat d'échec énorme pour le GO. Du moins, cela devrait être un constat d'échec énorme... Dans ce genre de situation, on peut faire un constat "externe" (ce que fait ou va faire le GO) : les ennemis de la laïcité sont à l'oeuvre, certains nous trahissent, etc... On va nous inviter à défiler. Sortez les décors.<br /> Et un constat "interne" : en quoi, nous GO avons nous échoué dans notre action ? <br /> En fait, les moyens humains dédiés à la laïcité ont une action tournée vers l'interne dans 98% des cas. On fait des réunions pour parler la laïcité entre soi. Certains mènent des actions locales fort respectables et utiles (on ne peut pas vraiment parler d'une action de l'obédience mais plutôt de frères s'organisant et créant même des structures associatives). Mais l'administration de l'obédience fait qu'aucun travail de réflexion "percutant" et "novateur" ne peut être mené. De synthèse en synthèse, toute vision différente est écrasée pour ne laisser apparaître qu'un discours très consensuel. Des paroles, des mots, et peu d'action.<br /> Les membres qui pilotent la laïcité y sont par ancienneté, par affinité en fonction du grade, par le temps libre qu'ils peuvent y consacrer. De ce fait, on va accentuer le travers de l'âge et de la catégorie socio-professionnelle. Car évidemment, les réunions ne sont pas pensées pour les "jeunes" ou les "actifs"... qui, s'ils voulaient s'investir devraient participer à leurs tenues, aux réunions annexes de leur loge (travaux de grade), aux réunions sur les questions à l'étude des loges, ... éventuellement à un atelier de perfection. C'est déjà beaucoup. Mais si on veut s'investir dans une structure dédiée à la laïcité... il faut bloquer certains jours du weekend et des soirées. Bref, pour un actif c'est presque impossible. Et le plus fantastique dans l'affaire, c'est que même si celui qui a une famille et une travail prenant fait tous les efforts nécessaires, il ne verra jamais de résultat concret à ses efforts dans la société. Il verra un premier ministre issu de son obédience venir dire le contraire de tout ce qu'il défend et entend défendre dans ces réunions. Alors il faut quoi au GO pour défendre la laïcité ?? Des centaines de frères travaillant spécifiquement à la laïcité, des centaines de réunions, des budgets, des élus au plus haut niveau de l'Etat.... c'est quand même pas mal pour agir. Les autres associations, celles qui défendent une autre laïcité (plutôt un dialogue inter-religieux), ou qui s'opposent frontalement à la laïcité ont adoptées des logiques d'entreprises avec des stratégies d'influence, du lobbying. Elles ont ouvert largement leur structure à différentes tranches d'âges, utilisent les réseaux sociaux avec une efficacité certaine, ont une ouverture politique qui ne les cantonnent pas à un camp... Sur la stratégie d'influence, je ne sais pas pour le GO. Sans doute en avons-nous une discrète, sur l'ouverture aux "jeunes" c'est pauvre (voir la moyenne d'âge de l'obédience), les nouvelles technologies... c'est pauvre, l'aspect politique c'est peu ouvert (si on peut évoquer des membres de différentes convictions, sur la laïcité, un filtre politique s'applique). <br /> Mais en interne, rien ne changera. Le confort et le poids des certitudes de certains est là pour le garantir. Par contre, s'indigner contre les ennemis de la laïcité sera au programme.
C
Je trouve au contraire que le communiqué du GO le 27 juillet est très digne et que sa dernière phrase est un écho à l'une des ambitions de la maçonnerie.<br /> En revanche je suis d'accord avec le reste de l'intervention de Flamand : car aujourd'hui ce ne sont pas les obédiences maçonniques qui peuvent faire évoluer les sociétés. Elle ne peuvent qu'assumer pleinement leur rôle initiatique - ce rôle que les français lui ont assigné au XVIIIe siècle et qui n 'était pas celui que les britanniques voyaient pour elle - laissant aux maçons le soin de diffuser dans le monde profane. Je crois que nous en sommes plus que jamais là. Mais le destin de toute organisation étant aussi de travailler à sa propre grandeur la direction des obédiences pense souvent autrement.
J
L'universalité de la fm est une réalité.... Comme la dispersion menée par les obédiences... Godf compris a moindre degré.
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S
Tiens, un nouveau pseudo...
D
Ce nouveau crime, abject -lesquels ne le sont pas- a une fois de plus provoqué les larmes de crocodile et les communiqués dont le texte est aussi attendu que consternant de platitude. La franc-maçonnerie doit-elle se prêter à ce jeu. Chacun y répondra selon sa sensibilité et ses convictions. Peut-être d'ailleurs vaut-il mieux une déclaration de postures et de façade que d'approfondir le fond d'une pensée marécageuse. Je livre ainsi à la réflexion des lecteurs de ce blog la déclarions de la Grande Loge de France après l'assassinat de l'ecclésiastique à Saint-Etienne du Rouvray : " Des mesures significatives et immédiates s’imposent afin d’envoyer un signe fort et responsable aux assassins indignes du genre humain, faute de quoi nous laisserions aller notre pays vers une guerre civile." et de continuer " Il y a des situations où la fermeté sans aucune faiblesse est la réponse la plus efficace pour la défense de la dignité humaine et de nos valeurs." <br /> Il est vrai que comme dans toutes les obédiences, les communiqués et les positions politiques ne sont que l'expression des positions politiques des grand-maîtres qui ne sont pas mandatés, quoiqu'ils en pensent, pour intervenir à tout bout de champ dans l'arène politique. Mais cette expression qui fait fi,comme dirait l'autre, de toute "argutie juridique" qui viendrait entraver la volonté du peuple, fait froid dans le dos. Comme quoi la fréquentation des Loges et le respect de la Tradition n'est pas toujours la voie royale vers la défense de la République...
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P
Merci pour cette excellent article ! Il écho à un propos que l'archevêque de Rouen a tenu à la sortie de l’Élysée, après s'être entretenu avec le Président de la République, François Hollande, le jour de l'attentat. "Je retourne maintenant auprès des miens, si je puis dire" a-t-il dit, en désigant le communauté catholique meurtrie. <br /> Cette petite phrase traduit le fléau montant de notre société et qui ronge la République de l'intérieur : le communautarise ou l'autre victoire des terroristes.<br /> Les attentats ne nous déstabiliserons peut-être pas au point que la société française se disloque, mais ils laisseront de nombreuses séquelles, la République aura été atteinte dans son coeur, dans ses idéaux et ses valeurs, dans se qui fait son socle et ses fondations.
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F
Notre F.°. Benjamin Franklin disait :"Un peuple prêt à sacrifier un peu de sa liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre et finit par perdre les deux"
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P
Complexité du débat :<br /> Certains posent la question : où est la liberté des victimes ? j'ajoute où sera la liberté des victimes à venir ?<br /> Cet aspect a aussi tout son poids.<br /> Quand une activité rassemble des personnes importantes on ne lésine pas sur la sécurité.<br /> On lit que le festival de Cannes a été sécurisé en prenant conseil auprès d'un spécialiste israelien qui après Nice donne son avis ci-dessous<br /> Un article à lire :<br /> http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0211132161020-attentat-de-nice-la-france-netait-pas-vraiment-prete-a-envisager-ce-scenario-catastrophe-2014797.php<br /> <br /> <br /> En creux beaucoup
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P
Pratiquer jusqu'à plus soif le relativisme est simpliste.<br /> Il existe une hiérarchie, par exemple, un assassin est moins respectable qu'une victime qui elle ne l'a pas été ... respectée.<br /> Tendre l'autre joue après avoir reçu une bonne giffle est en effet une attitude de bisounours.
J
Il est assez désolant de voir dans la FM(je ne parle pas du blog de Gerard qui garde de la tenue) des initiés à la FM tomber dans des discours simplistes du niveau des pires propagandes les plus idiotes.<br /> Ainsi quel est le discours majeur :<br /> - eux, sont du côté des victimes, les contredire c'est promouvoir les assassins.<br /> - eux, ils sont "forts" ceux qui réagissent sans hurler, avec ponderation sont des "bisounours".<br /> - ils sont eux, victimes, du "politiquement correct", du gouvernement ... on leur cache tout, le gouvernement complote contre les francais.<br /> - le gouvernement favorise l'ennemi désigné : l'islam.<br /> etc.<br /> Nous devons, en effet être forts et réagir contre cette dérive, qui est exactement ce qu'espère Daesh.
P
Les victimes ont-elles eu la liberté de vivre ?<br /> N'y aurait-il pour vous que la liberté des assassins à prendre en compte ? J'en ai malheureusement l'impression, mais je ne peux que faire erreur !<br /> Le relativisme maçonnique a sans doute des limites ?<br /> J'ai dit que la loi des suspects a clos (dans le sang) Les Lumières, la République évidemment ne doit pas se clore de la même façon, ce ne serait plus "ma" République. Pour éviter cela mieux vaut se préoccuper de limiter le nombre des victimes et la République Isrëlienne a malheureusement de l'expérience en ce domaine et peut être partiellement imitée (je n'ai pas dit totalement)
S
Israël est-il un modèle dans l'organisation de la sécurité ? <br /> Une "loi des suspects" serait-elle compatible avec la notion de présomption d'innocence ? <br /> Peut-on accepter moins de liberté en pensant pouvoir s'assurer plus de sécurité ?
P
Je voulais évoquer deux choses.<br /> Prévenir les attentats en y mettant les moyens, c'est à dire appliquer et se donner les moyens d'appliquer réellement les sanctions prévues par le code pénal actuel. Inutile d'évoquer la bavure abracadabrantesque récente responsable du meurtre du curé…. <br /> Les condoléances ne seront médiatiquement efficaces qu'un temps ainsi que les messes avec le ban et l'arrière ban des clergés. <br /> Je voulais dire aussi que si l'insécurité s'aggrave en France il va falloir que l’État s'organise un peu comme la République Israélienne. <br /> D'ailleurs je faisais remarquer indirectement (lire ma référence dans « les échos ») que pour des manifestations où des célébrités françaises et internationales étaient présentes cela a été fait à Cannes. Le ministre de l'Intérieur était d'accord puisque des exercices/simulations ont été fait dans un lieu public.<br /> Comme en Israël la république française va devoir se préoccuper avec la même précision de la sécurité des citoyens de base si elle veut que l'état de droit soit préservé au maximum. Il ne faut pas oublier que le siècle des Lumières s'est clos en France avec le Comité de Salut Public et la loi des suspects !
S
je ne vois pas très bien ce que vous voulez dire... Peut-être pourriez vous nous éclairer...
P
suite ... en creux beaucoup vont progressivement se demander, au fil des infos et des attentats, pourquoi le même effort n'est pas fait pour la majorité, c'est à dire les gens de peu ...

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