Autun, ville franc-maçonne !

 

anciens temples, "La loge", av. du 2^ème Dragon et rue Mazagran

Dans les années 1770, comme les autres villes de Bourgogne, la ville d'AUTUN allait vivre l'aventure de la Franc-Maçonnerie. Une cinquantaine d'Autunois s'y embarquèrent. Des gentilshommes de la noblesse locale, un ancien mousquetaire gris, un ancien mousquetaire noir, un officier du régiment de Berry-Cavalerie, un ancien officier de la légion de Condé, un ancien officier au régiment de Piémont.  À côté de ces nobles Autunois, siégeaient des hommes d'église, deux prêtres cordeliers, un bénédictin, deux prêtres chanoines à la cathédrale, un curé de village et le prieur de l'abbaye St martin.  Le Tiers Etat occupait quant à lui une place prépondérante… deux procureurs, un garde du corps de sa majesté, un ancien juge consulaire, le commissaire aux droits seigneuriaux, le conseiller au grenier à sel, le Conseiller garde marteau, trois notaires et deux greffiers, un prévôt de maréchaussée, un receveur des tabacs, un avocat, deux arpenteurs, un marchand épicier, un négociant, un apothicaire, un orfèvre, un musicien, un écuyer, un ancien grenadier, cinq bourgeois et un domestique ! Des hommes, rien que des hommes, relativement jeunes puisque la moyenne d'âge est alors de 39 ans pour les 27 hommes d'une des 3 loges, en 1778.  Tout ce beau monde se retrouvait réparti dans trois loges maçonniques, travaillant à la gloire du grand architecte de l'univers, le GADLU, et de l'Être Suprême : La Bonne Intelligence" fondée en 1772, "La Concorde" constituée en 1778, et "Les Vrays Amis" fondée en 1779.

Nous sommes donc dans les années 1780. La période est aux bouleversements.

La franc-maçonnerie veut affranchir le peuple dans l'ordre moral, l'ordre matériel et le respect de principes. Les temps y sont propices. L'immense majorité de la nation voulait de forts changements. L'assemblée nationale constituante va alors proclamer les principes philosophiques chers à la franc-maçonnerie, prêchés tous les jours, sans relâche, sans hésitation, avec l'ardeur de la vérité, dans ses ateliers y compris autunois où se développèrent les généreuses idées nouvelles du siècle des Lumières.

Dans ces années qui précèdent la Révolution, les francs-maçons autunois vont être très impliqués dans la vie locale et la gestion de la ville. Un historien l'affirme : "les francs-maçons ont joué un rôle considérable en fournissant des programmes et des chefs jusque dans les plus petites villes, comme à AUTUN".

Il reste quelques repères des lieux de cette histoire maçonnique autunoise: deux balcons ornés des outils maçonniques au premier étage d'une ancienne loge à l'angle de la rue Mazagran et du Bd Laureau, au-dessus du marchand de journaux, et une grande bâtisse, au fond de la promenade des marbres, en face de l'Ecole Militaire, dans un quartier appelé "la loge" signe d'une forte présence militaire dans la franc-maçonnerie autunoise du XIXème siècle.

Claude CHERMAIN

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