Le voyage à Rome du président... Rome ou Canossa ?
publié par le progrès.fr - le 08.10.2010 04h00
La phrase, prononcée en décembre 2007, avait fait scandale : « Dans la transmission des valeurs, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur ». Le Président l'a depuis reniée sur la forme, pas sur le fond.
Car elle condense sa pensée : la foi, la religion sont des éléments essentiels qu'on ne peut prétendre écarter de la vie publique pour les réserver au domaine privé.
C'est la « laïcité positive », dans le vocabulaire du Président. Et s'il a aujourd'hui prévu de rester muet, il laissera parler les symboles : sa participation, la première pour un président de la République, à la « prière pour la France » dans la basilique Saint-Pierre, devant l'autel de sainte Pétronille, sainte réputée « fille spirituelle de saint- Pierre » et à l'origine de l'onction de la France en « fille aînée de l'Eglise ».
D'autres symboles sont à relever dans l'agenda présidentiel récent : le déjeuner offert le 23 septembre au Conseil français du culte musulman, organisme littéralement créé par un ministre de l'Intérieur nommé Nicolas Sarkozy, et la réception mardi de Richard Prasquier, président du Conseil des institutions juives de France (Crif). Ces symboles trouveront à s'incarner, si l'on peut dire, avec l'association des représentants religieux à la révision en cours des lois bioéthiques - rendez-vous très bientôt.
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Publié par Médiapart
SARKOZY, BAYROU ET LA LAÏCITÉ
François Bayrou a estimé le 6 octobre sur Public Sénat que la visite de Nicolas Sarkozy au Vatican mêle religion et politique, portant ainsi atteinte à la laïcité. Ce reproche convient moins me semble-t-il à la rencontre avec le pape (même si la démarche est intéressée) qu’au « temps de recueillement et de prière pour la France » prévu ensuite dans la chapelle Sainte-Pétronille.
En participant es-qualité à un "culte", le président, contrairement à la règle posée en 1905, accorde à celui-ci une forme de "reconnaissance". Il ne peut même pas invoquer ses convictions personnelles : "Dire que Dieu existe ou qu’il n’existe pas est tout autant absurde", a-t-il ainsi déclaré le 31 octobre 2005 à des journalistes spécialisés dans le domaine religieux.