La CMF, le plomb et l'aile...
Quand ça veut pas, ... ça veut pas ! Les évènements s'enchaînent et les éléments se déchaînent contre les promoteurs de la Recomposition du Paysage Maçonnique Français, qu'ils soient ou non français !
Quel avenir pour le projet de Recomposition du Paysage Maçonnique Français et quel devenir pour les obédiences qui, ayant anticipé la disparition de la GLNF, avaient envisagé un montage alambiqué pour la remplacer ?
Et pour tout compliquer, il n'est pas impossible que la CMF se soit mise elle-même, et pour longtemps, du plomb dans l'aile !
Reconnaissance de Régularité.
L'autorité arbitrale, pour ceux qui la revendique, est la Grande Loge Unie d'Angleterre. Elle statue selon un processus complexe au centre duquel le respect des Basic Principles. Pour rendre son arbitrage, la GLUA observe d'abord la manière dont certaines Grandes Loges régulières apprécient ce respect de la part d'une "postulante". Ce sont principalement la conférence des Grands Maitres nord américains et les deux autres "Home Grand Lodges" (Grande Loge d'Ecosse et Grande Loge d'Irlande).
Toute démarche, toute initiative, tout espoir donc passe par Londres, inéluctablement. Le décryptage du "Board of general purposes", en quelque sorte le bulletin officiel, devient le point de passage obligé incontournable qui rythme les espoirs et les décharges d'adrénaline !
L'irrégularité "sui generis" de la GLDF.
"Le Myosotis du Dauphiné Savoie" publie une analyse de "L'Historien de Villiers" sur les difficultés rencontrées par la Grande Loge de France dans ses relations bien sûr avec la GLUA, et l'histoire est prolixe en épisodes d'allers-retours, mais aussi avec les obédiences dites "continentales" (les "5 de Bâle" de 2012).
Connaître cette histoire n'est pas un détour inutile pour comprendre l'actualité de ces relations aujourd'hui et aider à comprendre pourquoi les efforts des hiérarques de la rue Puteaux sont voués à l'échec dans leur course effreinée pour satisfaire, au moins sur le papier, aux exigences posées à Bâle en juin 2012.
Quoiqu'ils fassent, les conditions dans lesquelles fut créée la GLDF en 1894 ne sont pas compatibles avec les critères définis dans les Basic Principles. C'est cette démonstration qu'administre "L'Historien de Villiers" et qu'il qualifie de "sui generis", c'est-à-dire des conditions irréversibles, donc irrécupérables.
Au passage, notons que ceci est bien singulier pour une démarche qui proclame l'amélioration de l'Homme !
Le carton rouge aux 5 Grandes Loges continentales après Berlin...
Alors que la CMF a cru bon de se féliciter (par les voix de ses deux "hauts dignitaires) à la fois de l'annonce des futures modifications des règlements généraux de la GLDF d'une part et de la déclaration de Berlin des 5 Grandes Loges continentales d'autre part, les "Home Grand Lodges" (Grande Loge Unie d'Angleterre, Grande Loge d'Ecosse et Grande Loge d'Irlande) ont fait connaître leur réaction. Dans un style qui leur appartient, les Home Grand Lodges envoient un carton rouge aux promoteurs de la Recomposition du Paysage Maçonnique Français.
La "Curiosité" du Suprème Conseil pour la France (SCplF).
Coup de grâce pour la CMF via la GL-AMF, comme si les précédentes décisions ne suffisaient pas, la GLNF s'installe dans son rôle d'arbitre de la régularité en France et décide la fin de la partie.
En effet, la plupart des membres de la juridiction des hauts grades du REAA de la GLNF, le Suprème Conseil pour la France, avait quitté la GLNF pour créer la GL-AMF. Pendant tout le temps du retrait de la Reconnaissance londonienne à la GLNF, cela pouvait se régler au prix de quelques contorsions... Mais la réattribution de la reconnaissance a créé une situation assez exotique en milieu "régulier" où un Suprême Conseil rassemblait des frères réguliers (GLNF) et des frères irréguliers (GL-AMF) ! Horreur absolue.
La Maçonne décrit avec beaucoup de pertinence cet épisode où Jean-Pierre Servel siffle la fin de la récréation en fixant au 15 novembre la limite de la période oiù les Frères de la GLNF auront dù démissionner du SCplF !
Et la réaction du Grand Commandeur du SCplF, Jean-Luc Fauque paraît bien trop impétueuse pour inquiéter...
Acta est Fabula.
Désormais, c'est bien la GLNF qui a entre ses mains le sort des "Réguliers" en France, comme nous l'avions envisagé après Kensas-City. La situation s'est accélérée depuis la déclaration de Berlin, laquelle a très probablement précipité la décision de Londres.
Que reste-t-il maintenant des fondements sur lesquels étaient appuyés les objectifs de la CMF ? Car il est clair que la CMF était une machine de guerre contre la GLNF, ce qui n'a pas échappé à Londres. Et les deux phrases de la note du Grand Chancelier de la GLNF en disent long sur l'embarras des 5 continentales (les 5 de Bâle)... On peut probablement présumer que la GLNF saura s'en souvenir le moment venu...
Plaudite, cives.
Il faudra tirer toutes les conséquences de ces deux années depuis la déclaration de Bâle de juin 2012.
Le convent de la GLDF a constaté l'existence de deux courants : les tenants de la rupture avec les obédiences libérales et ceux qui la refusent et qui ont été majoritaires.
Vers une maçonnerie régulière de tradition "continentale" ?
Si la réattribution de la reconnaisance de Londres à la GLNF clot la séquence espoir de reconnaissance londonienne de la CMF et laisse derrière elle son lot de désillusions, certains imaginent qu'elle permet finalement de réorienter ses objectifs. Puisque la GLNF confirme sa confiance dans l'obédience que l'on souhaitait supplanter, alors pourquoi ne pas créer un système maçonnique déconnecté de Londres ? N'est-ce pas ce que l'on peut déduire ce vibrant appel à la réunion de la "famille écossaise du REAA en France", vers cette "aube nouvelle" que formule avec son style superlativissime, Jean-Laurent ?
Mais alors, dans cette perspective, que deviennent les appels de Bâle, de Berlin et surtout la volonté de leurs signataires ? Que deviennent les décisions du dernier convent de la GLDF ? Que devient le mandat donné au Grand-Maître de se rapprocher d'eux ?
S'agit-il d'aller vers la création d'une "maçonnerie humaniste, régulière et spiritualiste de Tradition en France" ou bien en Europe ? Et pourquoi pas au delà, comme le suggère la transformation de la GLUDE en confédération internationale ?
Bref, tout se passe comme si l'attitude de Londres provoquait chez les stratèges de la rue Puteaux une nouvelle fièvre de fuite en avant... Jusqu'où ?.
Lettre de Jean Luc Fauque, TPSGC du SCplF.
L'appel des Grands-Maîtres Michel Meley et Daniel Keller.
Au moment où les nouveaux Grands-Maîtres du DH (Michel Meley) et du GODF (Daniel Keller), tous deux brillament réélus, engagent leurs nouveaux mandats sur l'appel à la convergence des puissances maçonniques pour lutter contre les résurgences de l'antimaçonnisme, la xénophobie, où le monde profane résonne de bruits de bottes, ce processus n'est-il pas "décalé" ? Est-il réellement utile aux objectifs de la franc-maçonnerie ?
Voilà une question incontournable aujourd'hui. Elle permettra peut-être à nos Frères de la GLDF, s'ils en font le choix, de poursuivre notre histoire commune.
Dans cette période, la maçonnerie libérale aura poursuivi son cheminement
Gérard Contremoulin
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