Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

16 May

Un décennie mémorable !

Publié par Sous la Voûte étoilée  - Catégories :  #Obédiences

Les 3 derniers Grands-Maîtres de la GLDF

Les 3 derniers Grands-Maîtres de la GLDF

2006-2015 : Alain Graesel, Alain-Noël Dubart et Marc Henry qui termine son mandat, auront été 3 Grands-Maîtres à s'être succédés à la tête du Conseil Fédéral de la Grand Loge de France. Une décennie qui rejoindra ces épisodes de l'histoire où la GLDF a voulu jouer un rôle qui n'est pas le sien.

 

Cette décennie qui s'achève aura été celle de la énième tentative pour se faire reconnaître par le "Vatican londonien"  comme le nomme Alain Graesel et qu'il affecte maintenant de ne plus aimer au point d'en avoir une "bouffée de chaleur

 

Trois Grands-Maîtres qui se sont attachés à développer chacun une pièce majeure du puzzle qu'ils n'ont, finalement, pas pu assembler faute de majorité et qui laisse l'obédience de la rue Puteaux dans un certain désarroi. Où le négociateur de l'appel de Bâle, Jean-Jacques Zambrowski (il m'avait indiqué cette mission), s'est vu sanctionné par son congrès qui lui a refusé assez sévèrement un nouveau mandat de conseiller fédéral !

 

Une décennie qui aura malmené la spécificité, l'identité propre et singulière de la Grande Loge de France alors que ces trois Grands-Maîtres voulaient à n'en pas douter la défendre et la développer. 

 

La décennie du piège de Bâle.

 

 Le malheur des uns fait dit-on le bonheur des autres. La crise de la GLNF ayant conduit la GLUA (le Vatican graeselien) à suspendre sa reconnaissance à la GLNF, certains en Europe se sont dit que cela pouvait constituer une furieusement bonne circonstance pour tenter de jouer leur carte par obédience interposée et tenter de lui souffler la place.

Sur la base de cette fraternelle intention, 5 Grandes Loges "Régulières" en Europe ont concocté avec Jean-Jacques Zambrowski le processus dit de "RPMF" où elles chargeaient la GLDF de recomposer le paysage maçonnique français sur la base des "basic principles" et dont le premier acte devait être l'appel de Bâle et le deuxième la CMF. En fait de deuxième, ce ne sera que le second !

 

Et que proposaient-elles ces 5 Grandes Loges "Régulières" ? Ben ... pas grand chose en dehors de leur "soutien" ! En revanche, leur prévenance, leur application à faire croire à la GLDF que la formule de la CMF suffirait à contourner l'obstacle de 1894 dans l'esprit des anglais ont fait monter l'adrénaline chez ceux qui rêvaient de reconnaissance. Force est de constater qu'après le rétablissement par Londres de la Reconnaissance à la GLNF, ils ont pris la proie pour l'ombre... Les 5 de Bâle se sont d'ailleurs rapidement réalignées sur la "bulle" londonienne.

 

Mais pendant les deux années où ce processus a couru, ces 5 Grandes Loges, dont les effectifs cumulés atteignent à peine ceux de la GLDF, exigeaient d'elle tout simplement qu'elle "rompe sans ambiguité avec les obédiences non régulières" ! En substance, qu'elle renonce sans barguigner à plus d'un siècle de relations fraternelles ! Cette rupture constituait une condition non négociable. 

 

C'est cette non négociabilité que le Grand-Maître Marc Henry a voulu imposer à son convent en en disant le moins possible aux députés et en votant le moins possible !

 

Ce fut aussi l'épisode fameux où le conseil fédéral prétendait imposer aux visiteurs la signature d'une liste des obligations de la GLDF. Qu'avions-nous fait de si grave qui justifie que l'on modifie du jour au lendemain un régime d'accueil fort ancien ? Même les plus disposés des Vénérables à l'égard du processus de Bâle ont rechigné à la mettre en application !

 

Néanmoins, on a pu voir, lire et entendre des frères obnubilés par le syndrome du "futur reconnu" rivaliser de zèle et multiplier les signes d'allégeance sur le mode plus-régulier-que-moi-tu-meurs ! 

 

 

Une décennie où subsiste quelques questions.

 

Surréaliste aussi fut la gestion de cette dernière période. Hormis les strictes questions internes qui ne concernent que les membres de la GLDF, le reste tient en quelques questions.

 

- Pourquoi ont-ils choisi cette orientation stratégique qui conduisait à l'obligation de casser toutes les relations interobédientielles, patiemment tissées au fil des années ?

 

- Comment n'ont-ils pas douté de la faisabilité de leur projet dès lors qu'ils pouvaient entendre les protestations émises par les Frères des loges et notamment en province ? Marc Henry fut d'ailleurs surpris d'apprendre que ce n'était pas 600 frères de la GLDF qui étaient accueillis dans les temples du GODF mais plus de 3.000 ! Ce qui en dit long sur l'état d'impréparation du dossier... Ce qui traduit aussi sur la question immobilière  une certaine crispation à l'égard de la rue Cadet, doublée chez notre ami Jean-Laurent Turbet, d'une "petite" dose de foi du charbonnier.

 

- Pourquoi les négociations préparant l'appel de Bâle sont-elles restées secrètes, y compris pour celui qui allait devenir Grand-Maître en 2011 et qui n'aurait que quelques mois pour embrasser et mettre en oeuvre un projet qui n'était pas le sien  ?

 

- Comment n'ont-ils pas vu qu'en ne jouant pas franc-jeu et en ne disant pas ouvertement aux frères qu'il était impératif de modifier les textes fondamentaux, plutôt que cette fameuse circulaire 35, improbable et absconse, ils risquaient de se faire éconduire ? Ce qui est arrivé en juin et décembre 2014...

 

Pensons enfin à cette manifestation culturelle interobédientielle qui a existé 11 ans comme la seule initiative commune qui rassemblait TOUTES les grandes obédiences, sous une forme ou sous une autre, le Salon Maçonnique du Livre. La 12° édition a été accueillie par le DH rue Pinel. Il a fait l'objet d'une organisation concurrente la semaine suivante par la GLDF dans les locaux de la rue Puteaux ! 

Ne faut-il pas songer au retour à une formule unifiée qui permette de renouer avec cette belle manifestation culturelle maçonnique, assez exemplaire...

 

Une décennie où des années auront été sacrifiées.

 

Et malheureusement perdues. 

 

C'est surtout totalement surréaliste car personne ne songe à faire taire ou à se substituer à la pratique maçonnique de la GLDF et à ce qu'elle représente dans notre pays !

 

En voulant être autre chose qu'eux-mêmes, les hiérarques de la rue Puteaux ont beaucoup gâché de leurs atouts ces dernières années. Comment leur dire que c'est la place qu'ils occupent qui nous intéresse, cette recherche spiritualiste dans le cheminement initiatique ? Cette voie spécifique qu'ils explorent, personne ne songe à la leur disputer. Elle est le résultat des choix faits tout au long de ces années depuis 1894. Il n'y a pas d'hégémonisme dans l'initiatique !

 

Et même cette dispute sur l'histoire n'a pas grand sens, dès lors que l'on ne cherche pas à imposer ce qui n'est pas. On se souvient de cette polémique insensée que Marc Henry a engagé avec Roger Dachez sur les origines de la GLDF à propos d'un article dans Historia et qui avait tourné court sur le thème de "l'historien à nous" et coïncidant avec le départ de la LNF de la Confédération...

 

Cette maçonnerie qui arrive en France dans les années 1723 va mettre du temps à se constituer. Elle construit un mouvement de penser et d'être qui va "contaminer" de sa force novatrice, émancipatrice et créatrice toute l'Europe.  

 

Si le GODF se forme en 1773 sur la base d'une première grande réforme (l'élection des Vénérables, l'annualité des mandats) et la GLDF en 1894, c'est aussi dans le contexte de la deuxième grande réforme qui en 1877  supprime l'obligation de croire en Dieu et en l'immortalité de l'Ame pour être franc-maçon. Ce  fut la cause du schisme qui est intervenu dans la maçonnerie mondiale. Et si la GLDF devance de quelques dizaines d'années la création de la GLNF (en 1913), c'est pourtant cette dernière qui sera "reconnue" par Londres peu de jours après !

 

Faut-il pour autant trainer cette décision depuis un siècle comme le péché originel ?

 

C'est d'autant plus dommageable que nous provenons de la même source du début du 18° siècle. Le temps n'est-il pas venu pour chacun d'approfondir la voie qu'il s'est choisie, qu'il a construite au cours de l'histoire et convenir que "Réunir ce qui est épars" n'est pas seulement une maxime à répéter comme un moulin à prières tous les quinze jours mais qu'elle peut aussi correspondre à un engagement solennel de tous les francs-maçons, frères et soeurs ?

 

Après la décennie...

 

Tout peut devenir possible si l'on se souvient qu'il y a bien eu une majorité en juin et en décembre pour refuser toute rupture, tout changement d'identité et pour réaffirmer la souveraineté de la Grande Loge sur toute tentative de lui adjoindre ou de lui substituer pour telle ou telle compétence une autre structure telle la CMF.

 

Cette majorité n'est pas de circonstance tant elle a fait l'objet d'oppositions de la part du conseil fédéral pour tenter de la faire taire. On se souvient de la RL "Ar-Vreur", mais elle était loin d'être seule... En fait, elle procédait comme nombre d'autres, dans les régions, de cette majorité !

 

 

Et puis, surtout, ne pas laisser dresser des murs entre francs-maçons qui veulent travailler ensemble... Question difficile certes, mais qui ouvre les perspectives de la fraternité maçonnique et de l'échange.

 

Alors une alternative est peut-être possible.

 

Penser que nous n'avons rien à craindre les uns des autres et qu'au contraire le fait de pouvoir travailler ensemble va nous conduire à trouver les voies de nos propres développements.

 

Et pour celles et ceux qui le souhaiteraient, pour pouvoir mieux aborder ce monde en complète ébullition qui projettent ses scories sur nos valeurs humanistes et qui risquent bien de les carboniser, ne faut-il pas songer à prendre toute notre part dans la défense de notre modèle de société ?

 

A ce niveau de responsabilité, les francs-maçons, quels que soient leurs cheminements initiatiques, peuvent-ils rester à l'écard ?

 

 

 

 

Pensons à cette manifestation culturelle interobédientielle qui a existé 11 ans comme la seule initiative commune qui rassemblait TOUTES les grandes obédiences, sous une forme ou sous une autre, je veux parler du Salon Maçonnique du Livre. La 12° édition a été accueillie par le DH rue Pinel. Elle a fait l'objet d'une organisation concurrente la semaine suivante par la GLDF dans les locaux de la rue Puteaux ! 

 

Ne faut-il pas songer au retour à une formule unifiée qui permette de renouer avec cette belle manifestation culturelle maçonnique...

Un décennie mémorable !
Un décennie mémorable !
Un décennie mémorable !
Un décennie mémorable !

Gérard Contremoulin

_____________________________________________________

Commenter cet article
L
en effet cette dernière décennie à la GLDF fut remarquée mais pas remarquable.<br /> Membre d'une Loge de la GLDF depuis plus de 30 ans, Homme Libre dans une Loge Libre, j'ai toujours été convaincu qu'une Obédience devait servir les Loges de la Fédération et je constate la volonté inverse de ceux qui depuis 10 ans œuvrent à sa tête.<br /> J'en appelle à tous les Frères de la GLDF afin que nous nous réapproprions l'Obédience et les choix qui nous engagent, en Hommes d'Honneur et non soumis aux dictats de certains fanatiques de la rue Puteaux. <br /> Les modifications proposées hier de nos règlements généraux et celles concernant nos rituels aujourd'hui vont dans le sens catastrophique d'une dégénérescence spirituelle dont les commanditaires ne mesures ces changements qu'à l'aune de leur ambition politico -maçonnique.<br /> Le canard CMF est toujours vivant et son coin-coin clame toujours l'impossibilité de réunir ce qui est épars. Au mois de juin, un nouveau Grand Maître sera élu et le convent aura à s'exprimer sur les modifications de nos rituels. Il faut espérer qu'il aura la volonté de tordre définitivement le cou à la CMF et l'intelligence de faire appel aux quelques symbolistes de valeur de la GLDF comme Marcel PINON afin d'orienter avec sagesse et compétence les mises à jour de nos rituels.<br /> La GLDF a beaucoup souffert dans ses Loges d'une hégémonie nauséabonde des dirigeants de l'Obédience et les propos de Graesel dernièrement n'augurent rien de bon pour l'avenir. <br /> Alors espérons, mais pas seulement en confiance et sérénité, mais avec la volonté de changer et de toujours réunir ce qui est épars.<br /> Ceci est donc un appel que chacun s'il le souhaite pourra relayer de maillon en maillon sur la toile et ailleurs ...
Répondre
J
Cher Gerard,<br /> Quel bonheur de te lire : "Penser que nous n'avons rien à craindre les uns des autres et qu'au contraire le fait de pouvoir travailler ensemble va nous conduire à trouver les voies de nos propres développements."<br /> Pardon de te dire que ceci est extremement banal pour un FM. Comment se fait-il que cette affirmation apparaîtra exceptionnelle, voire subversive ?<br /> Nous mesurons là toute la nocivité de ces pouvoirs artificiels et illégitimes que des organismes facultatifs, sous des pretextes futiles et flatteries diverses ont imposé contre les principes maçonniques.<br /> Ces murs élevés pour empécher les FM de se rencontrer (tout en clamant vouloir rassembler ... faut le faire !), ces glorioles, quêtes de nombre, de parts de marché, ces attitudes gourouesques("ultime lien avec Dieu") POURQUOI, nous FM nous sommes montrés complaisants à ces impostures ?<br /> <br /> Oui, Gerard, si le GO pourrait être inclus dans le vocable "obedience"(mot contre-maçonnique d'ailleurs) jamais(sauf parfois à la marge) n'a agi ainsi :<br /> Prenons des exemples précis :<br /> - La question GADLU : Le GODF N'IMPOSE AUCUNE CROYANCE ... ni rejet..<br /> - La question SEXISME : Là aussi le GO n'impose pas un abandon du sexisme aux loges. GO a simplement renoncé à imposer le sexisme.<br /> La FM s'est trouvé envahie par (comme en temoigne A Greasel) une invasion profane du partisianisme. Ainsi un compliment ou une critique vous "classe" dans un "camp". <br /> <br /> Rejouissons-nous de l'echec de cette CMF qui aurait été un repli catastrophique de la FM en général car bâtie uniquement sur des ambitions subversives.<br /> Il me semble qu'aujourd'hui, le GODF est au centre du terrain maconnique. Si il sait utiliser cette position non pas par tentation hégémonique, mais pour fédérer autour de projets, pas seulement de société, mais aussi spirituels, il a des outils solides et de nombreux atouts.<br /> Mais il ne faut pas retomber dans le calassique piege d'accords d'appareil au sommet... que ce soit voulu ou non, tel est le resultat des rencontres Lafayette.
Répondre
S
Pour qui connait le fonctionnement du GODF sur le principe de la souveraineté des loges mesure combien il serait illusoire de penser pouvoir leur imposer quoi que ce soit et particulièrement pas des "accords d'appareil"... Les seules obligations qui s'imposent aux loges du GODF sont la lecture de l'article premier de la Constitution du GODF et le respect du Règlement Général et de ladite Constitution, textes adoptés en Convent !

Archives

À propos

Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)