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Le Blog pour Tous d'un franc-maçon. "La loi morale au fond de notre coeur et la voute étoilée au dessus de notre tête". Emmanuel Kant Les pseudonymes ne sont plus acceptés pour les commentaires. (4.11.2018)

09 Oct

Israël-Palestine, les raisins de la colère... et de l'extrémisme.

Israël-Palestine, les raisins de la colère... et de l'extrémisme.

 

Un attentat reste un attentat, d'où qu'il vienne et la cause qu'il prétend défendre n'est ici qu'un prétexte pour entretenir, voire intensifier l'état de guerre !

 

 

 

Le Hamas (le parti de Dieu) du cheikh Ahmed Yassine, avec des moyens importants : plus de six cents hommes, a donc conduit un raid surprise contre Israël, profitant d'un surprenant désengagement de Tsahal, l'armée israélienne, occupée à protéger l'installation de nouveaux colons dans les territoires palestiniens. Surprenante absence de détection des préparatifs de ce raid par les services de renseignements, le Mossad, dont l'efficience est pourtant mondialement réputée et parallèlement la performance des services du Hamas, y compris ses moyens de communication, notamment sur les réseaux sociaux avec des contenus viraux.

 

 

Le bilan, après seulement 48 heures, est extrêmement lourd tant en blessures qu'en décès. Il traduit, hélas, l'escalade que cet attentat a enclenché.  

 

Merci Laurent.

 

Le 15 juillet 2014, j'écrivais :

Dans un article sur Faceboook "Un attentat en Israël ou en Palestine reste un attentat", j'écrivais notamment :

Sans être suspecté d'être pro-Israël, je veux pouvoir dire qu'un attentat mené par des palestiniens contre des israéliens est un attentat !

Sans être suspecté d'être pro-Palestine, je veux pouvoir dire qu'un attentat mené par des israéliens contre des palestiniens est un attentat !

Et sans risquer d'être suspecté de "bisounoursisme", je veux pouvoir dire que les deux sont clairement inadmissibles !

Enfin je veux pouvoir dire, sans être suspecté de naïveté pacifiste, que de tels attentats, de tels actes criminels commandités ou acceptés par des états, des gouvernements ou des autorités, est criminel.

 

Je n'en change pas un mot. 

 

J'y ajoute néanmoins une question : pense-t-on obtenir cette paix par la victoire militaire d'un camp sur un autre ? Si tel est le cas, alors il faut observer que nous sommes dans cette logique malgré la  résolution 242 des Nations Unies du 22 novembre 1967 et sa funeste ambiguïté de traduction...

 

 

Neuf ans après cet article, je n'en change toujours pas un mot.

 

Mais, entre-temps les conditions fixées par le vieil accord de paix d'Oslo du 13 septembre 1993 (signés à Washington) restent la seule perspective pour la paix : deux peuples, deux Etats. Ils se fondaient sur un moyen central : l'échange de la paix contre les territoires.

Israël-Palestine, les raisins de la colère... et de l'extrémisme.
Israël-Palestine, les raisins de la colère... et de l'extrémisme.

Ces conditions sont aujourd'hui considérablement et durablement détériorées.

 

Paix et territoires occupés.

 

Alain Gresh concluait ainsi un article sur le cinquantenaire de la Guerre des six jours, dans Le Monde diplomatique de juin 2017 :

 

Résoudre le drame palestinien ne ramènera pas d’un coup la paix ; mais, tant que durera l’occupation, il n’y aura ni paix ni stabilité au Proche-Orient.

 

Depuis, les israéliens ont porté au pouvoir une alliance inédite comportant les partis religieux les plus ultras et les nationalistes d'extrême droite, conduite par Benjamin Néthanyaou. La colonisation par des colons israéliens de toujours plus de territoires palestiniens est devenue l'angle saillant de sa politique, avec les résultats que l''on connait aujourd'hui.

 

Depuis les exactions de ces quarante huit heures, les colonies de peuplement et la colonisation des territoires palestiniens risquent fort de se transformer en annexion, avec les conséquences que l'on connaît.  

 

Injustifiables.

 

Les justifications que certains dirigeants politiques (LFI et d'extrême gauche) ont cru pouvoir trouver à cet attentat sont proprement honteuses et scandaleuses. Un attentat reste un attentat. Le Hamas et sa jonction avec le Hezbollah libanais confirme, s'il en était encore besoin, le caractère djihadiste de ce raid et son inscription dans une nouvelle escalade dans la guerre au Proche-Orient.

 

Les abominations commises lors de ce raid, les prises d'otages, les assassinats dont l'ampleur et la cruauté sont stupéfiantes, constituent néanmoins, et très probablement, l'élément d'une stratégie pour enclencher cette escalade. Les extrémistes sont dans les deux camps. Leur seul point commun est le refus de toute solution de paix.

 

Elie Barnavi, ancien ambassadeur d'Israël, pour qui les membres d'extrême droite du gouvernement israélien sont l'équivalent du Hamas et Leilah Chaïd, ancien représentant de Yasser Arafat en Europe, tous les deux en poste lors des accords d'Oslo, expriment leur désarroi, certes avec des bémols, mais en soulignant qu'ils éloignent toutes perspectives de paix.

 

Les exactions commises vont attiser les haines et installer un profond ressentiment entre les deux peuples qui ne s'éteindra pas avant longtemps. Ce nouvel acte de guerre intervient dans une région qui n'en n'avait vraiment pas besoin...

 

Du "terrorisme".

 

Enfin, alors que la presse et la classe politique systématisent l'emploi du mot "terroriste", il convient de comprendre que ce mot renvoie quasi systématiquement dans notre inconscient à celui de "résistant", tant le vocabulaire de guerre fonctionne de façon binaire.

 

Or, si l'on peut comprendre que les populations palestiniennes, confrontées à des conditions de vie particulièrement difficiles, proches des ghettos, dans les territoires (bande de Gaza, Jérusalem-Est et Cisjordanie) soient en situation de résistance par rapport à la politique du gouvernement de Néthanyaou, il faut dire, sans détour, que les actes du Hamas n'en procèdent pas.

 

L'idéologie du Hamas qui prône l'éradication de l'Etat d'Israël, commet ces actes terroristes au nom de sa charte. Et les principales victimes de la riposte israélienne seront les populations civiles palestiniennes, celles qui résistent.

 

De l'humanisme.

 

Les humanistes ne peuvent qu'être attérés. L'échelle des violations des droits de l'homme, de la plus élémentaire à la plus sophistiquée, semble avoir été parcourue. Qu'il s'agisse de viol, de sadisme, d'égorgement, de déplacement forcé, de prise d'otage pour faire des boucliers humains...

 

Mais le plus insidieux risque d'être la prise en otage de notre capacité à exercer notre libre arbitre, à ne plus savoir dire les mots, à ne plus savoir ou à ne pas oser nommer. Israël, Palestine, israélien, palestinien, attentat, terrorisme, résistance, barbarie, ghetto, colonisation, etc.

 

Derrière chacun de ces mots résonnent dans nos esprits, des significations différentes parce qu'elles renvoient à nos propres cadres de référence. L'exercice de l'esprit critique permet précisément de mettre à distance toute certitude, tout crédibilisme.



La méthode initiatique du franc-maçon lui ouvre une voie pour comprendre le réel autour de lui. L'humanisme lui fixe l'égalité des droits, le respect de la personne humaine et l'usage de la Raison comme boussole. 

 

N'est-ce pas le moment de s'en saisir...

 

Israël-Palestine, les raisins de la colère... et de l'extrémisme.

 

Gérard Contremoulin

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Bonjour, j'ai aussi entendu M. Barnavi dire que des membres du gouvernement israélien etaient l'équivalent du Hamas. Mais je ne me rappelle plus où. Vous avez la reference ?
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