Concordat en Alsace-Moselle, suite : Pourquoi nous sommes Alsaciens, laïques et contre le Concordat
Le régime issu du concordat napoléonien dans les départements d'Alsace et de Moselle fait débat et ce dernier réveille les consciences républicaines. Et c'est trés bien. Il est utile que les différentes parties s'expriment sur les conséquences néfastes que présenterait le maintien de ce régime simultanément à la constitutionnalisation des principes de la loi de 1905...
C'est ainsi que Le Monde publie la prise de position d'un certain nombre d'universitaires alsaciens en réaction à celle du sénateur-maire de Strasbourg Roland RIES.
Il s'agit de William Gasparini, professeur des universités ; Josiane Nervi-Gasparini, maître de conférences en mathématiques, Université de Strasbourg ; Jean-Claude Val, professeur de sciences économiques et sociales en CPGE, Strasbourg ; Alfred Wahl, professeur émérite d'histoire, Université de Metz ; Jean-Pierre Djukic, chercheur en chimie, administrateur de l'Université de Strasbourg ; Yan Bugeaud, professeur des universités, mathématiques, Université de Strasbourg ; Roland Pfefferkorn, professeur des universités, sociologie, Université de Strasbourg ; Pierre Hartmann, professeur des universités, littérature, directeur de l'Ecole doctorale des humanités, Université de Strasbourg.
Début de l'article :
Dans un article publié dans Le Monde du 10 février 2012 ("Pourquoi nous sommes Alsaciens, laïcs et pour le Concordat"), Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg, se revendique "concordataire" et affirme appartenir, tout comme les principaux leaders politiques alsaciens – du PS à l'UMP, en passant par le Modem et Europe Ecologie – "à la très grande majorité des Alsaciens et Mosellans, d'obédiences religieuses diverses, laïques ou même athées, qui soutiennent le régime concordataire".
Aucune enquête sérieuse ne confirme à ce jour de telles affirmations. Bien au contraire, comme partout ailleurs sur le territoire français, les pratiques religieuses se sont étiolées et la fréquentation des cours de religion dans les établissements scolaires (spécificité d'Alsace-Moselle) ont considérablement diminué.
Comme de nombreux Alsaciens, nous pensons qu'il faut en finir avec le Concordat d'Alsace-Moselle, régime napoléonien dépassé, à l'opposé d'une conception républicaine et laïque de la France. Contrairement à une vision compassionnelle et erronée de la "société alsacienne", le Concordat n'assure pas le "vivre-ensemble" mais crée les conditions d'une séparation communautaire organisée entre les religions elles-mêmes (en excluant tout autre culte que les quatre cultes reconnus) et par ailleurs entre les croyants et les agnostiques ou les athées.
Loi de concorde, la loi de 1905 garantit au contraire, en séparant les Eglises et l'Etat, la liberté de conscience et par conséquent celle de culte. Cette loi de liberté qui doit s'appliquer partout sur le territoire français rappelle que la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte en application des deux principes fondamentaux que sont l'égalité entre les citoyens et l'universalité de la dépense publique.
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GC
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