De la Liberté à la Justice.
L'affaire dite du "Carlton de Lille" met en scène à la fois des orientations et/ou des pratiques en matière de sexualité d'une part et des délits passibles du pénal d'autre part.
Ce qui relève des choix personnels ne concerne que les femmes et les hommes qui les font et ne devrait faire l'objet d'aucune récrimination, dès lors qu'ils se situent dans le cadre de la loi. On peut avoir un avis favorable ou défavorable ; on peut avoir une préférence classique ou libertine ; rien n'autorise à porter le moindre jugement, sauf à se transformer en héraut de l'ordre moral... Et les francs-maçons n'ont pas l'habitude de s'en prévaloir...
Une toute autre chose est de recourir, pour satisfaire ses envies ou ses pulsions, à des moyens illégaux, à commettre des actes répréhensibles ou à contrevenir aux règles républicaines. Et là, que des Francs-Maçons soient impliqués, quelles que soient leurs obédiences, est un cas d'une grande gravité. Il ne doit pas être minoré pour je ne sais quel raison d'opportunité car il porte préjudice d'abord à la dignité des personnes et ensuite il contrevient aux engagements que prend chaque Franc-Maçon lors de son initiation.
C'est pourquoi il semble que se pose, si l'implication de Francs Maçons devait être confirmée après leurs gardes-à-vue, la question de leur maintien dans les institutions maçonniques. Lorsque Guy Arcizet, Grand Maître du Grand Orient de France, conseille à ces "Frères" de démissionner, il se situe dans cette voie.
Doit-on aller plus loin ? Probablement. En effet, leurs actes, s'ils sont confirmés, portent atteinte aux intérêts généraux de l'ordre maçonnique en général et à ses obédiences en particulier. Les Conseils de l'Ordre, qui ont en charge leurs défenses, me semblent fondés à intervenir, chacun pour ce qui le concerne, pour suspendre ces membres et engager le processus de contrôle, lequel peut aller jusqu'à leur exclusion.
Gérard Contremoulin
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