Egale : lettre ouverte à Manuel Valls
L'association "Egale", animée par Gérard Delfau et Martine Cerf, adresse une "lettre ouverte" au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, à propos de ses déclarations sur le
concordat en Alsace-Moselle.
Extrait :
Monsieur le ministre de l'intérieur, vous avez au cours de l'inauguration de la grande mosquée de Strasbourg su reconnaître la place de nos concitoyens musulmans dans notre société ainsi que leurs droits. Vous avez affirmé que l'extrémisme, le racisme et le rejet des lois de la République seraient sévèrement punis et il faut applaudir à ce discours de raison et de fermeté.
Mais il y a tout lieu d’être consterné lorsque vous déclarez : « en Alsace vous êtes
l'exemple même. Et lorsqu'un système fonctionne,
qui est compatible avec notre république et notre démocratie il n'y a pas de raison de le supprimer en prétextant l'exception qu'il représente
».
Car il ne s'agit pas d'une simple exception mais
de l'exact contraire de la république laïque.
Celle-ci je vous le rappelle Monsieur le ministre, ne «ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte» (art 2, loi du 9 décembre 1905). En Alsace et en Moselle, seuls
quatre cultes (catholique, luthérien, réformé, israélite)
sont reconnus et officiellement subventionnés. La Cour
européenne des droits de l'homme ne cesse de recommander à tous les pays membres du Conseil de l’Europe de traiter également tous les cultes, que les règles soient claires et sans exception, c'est-à-dire : n’en financer aucun ou les financer tous."
Une voix supplémentaire qui s'exprime pour exiger l'abrogation du processus concordataire et l'application, SANS EXCEPTION, de la loi du 9 décembre 1905 sur l'ensemble du territoire.
On entend, en contrepoint, des voix "expertes" s'ériger contre une telle volonté au nom d'une décision du Conseil Constitutionnel ayant déjà validé l'exception concordataire...
On ne peut qu'entendre ces voix. On peut aussi faire entendre les nôtres et faire valoir, comme "Egale" ici, et tant d'autres aussi dont celle du GODF, que la République est constitutionnellement UNE, INDIVISIBLE, LAÏQUE et SOCIALE. Qu'à ce titre, l'exception concordataire constitue une rupture du principe d'égalité sur le territoire de la République et doit donc être abrogée !
Car, en République, dans notre République, rien ne s'obtient sans mobilisation émancipatrice !
Gérard Contremoulin
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