Laïcité : les statuts dérogatoires.
On connaît la position abrogationniste de Sous la Voûte étoilée à propos du droit concordataire issu des 4 textes initiés par le Concordat de 1801. On pourra retrouver les différents articles dans l'onglet "Laïcité-Religions".
Il s'agissait alors de disposer pour quatre religions (1801 : catholique, 1804 : protestants (Calvinistes et Luthériens), 1808 : judaïsme).
Les dérogations, fruits de l'histoire de certaines portions des territoires nationaux conduisent à des situations d'inégalité flagrantes et toutes dérogatoires à l'égalité des droits. C'est le cas en France pour les territoires où le processus conbcordataire st toujours en vigueur, mais aussi en d'autres pays, y compris européens. C'est ce que montre cet article d'Alexis Varende à propos de l'application de la Charia en Grèce.
Et il traite également d'une partie du territoire français également concerné : Mayotte :
"La spécificité grecque ne doit pas faire oublier que la France avait elle aussi, jusqu’en 2010, sa curiosité institutionnelle puisque sur une portion de son territoire la charia était légalement appliquée. Avant la mise en œuvre de la loi 2001-616 du 11 juillet 2001, la loi islamique était en vigueur à Mayotte. Les Mahorais musulmans (c’est-à-dire les Français considérés comme originaires de Mayotte) étaient automatiquement soumis à un statut personnel dérogatoire dont la composante essentielle était le droit coranique. Ce droit permettait de régler les questions d’état-civil, de mariage, garde d’enfant, entretien de la famille, filiation, répudiation et succession. Pour des raisons de possible trouble à l’ordre public, les dispositions d’ordre pénal n’étaient pas appliquées (comme la lapidation de la femme adultère). .../..."
Cette question de la coexistence de tribunaux islamiques et des tribunaux "civils" se retrouve également en Angleterre. Et, d'une certaine manière, les exceptions au droit canadien créées sous l'appellation des "accomodements raisonnables" dès lors qu'elles sont dérogatoires au droit commun applicable aux citoyens canadiens sont des facteurs d'inégalité de traitement en fonction des origines ou des religions.
La conception française, républicaine, de l'indivisibilité de la République et de l'égalité en droit des citoyens sur son territoire est gravement attaquée par ce type de pratiques.
A rebours d'un relativisme bêlant au nom duquel tout serait acceptable au motif que "il-y-a-tellement-d'autres-choses-à-faire-que-de-s'occuper-de-ça", ne faut-il pas justement prendre le taureau par les cornes et avancer sur la défense des principes ?
Bien sûr, c'est une affaire de longue haleine mais la seule certitude en la matière c'est celle de perdre les combats que l'on ne mène pas.
Gérard Contremoulin
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