RPMF : quand la confédération affirme sa volonté de division !
Ainsi donc un nouveau pas vient d'être franchi dans la RPMF. Et c'est un pas de plus vers l'isolement, un pas de plus vers l'ostracisme voulu par la déclaration de Bâle de juin 2012. Il ne faudra plus parler, désormais, du caractère universel de la Franc-Maçonnerie.
Pourquoi ?
La publication, le 31 janvier 2013, d'un texte par les 5 obédiences qui se veulent confédérées qui affirme un principe d'exclusion. Non seulement des Soeurs mais maintenant des Frères qui ne se reconnaissent pas dans les canons de la "Régularité" anglosaxonne, seront exclus de participation à des travaux maçonniques !
Se met donc en place, avec l'étape qui vient d'être franchie, un principe de non reconnaissance entre deux catégories de Francs-Maçons. Cette "nouveauté" va se réaliser par l'organisation de Tenues (nom rituélique des réunions de Francs-Maçons) réservées aux membres des 5 obédiences et à eux seuls ! C'est-à-dire exactement le même ostracisme que pratique la GLNF...
Il y aura d'une part ceux qui se reconnaissent dans les "fondamentaux" suivants :
• l’invocation du Grand Architecte de l’Univers,
• la présence en Loge des trois Grandes Lumières : le Volume de la Loi Sacrée exposé et ouvert avec l’Equerre et le Compas,
• leur souveraineté exclusive sur les grades symboliques, leur indépendance de toute structure maçonnique de Hauts Grades,
• la non-mixité dans leurs travaux rituels,
• l’interdiction de discussions politiques ou religieuses,
• le caractère progressif et spirituel de la démarche initiatique,
Et, d'autre part, les autres, dont les Soeurs (de la GLFF travaillant au REAA et celles du DH), par le simple fait qu'elles soient des ... femmes !
A la lecture de ces "obligations", on ne peut que s'interroger sur l'opportunité d'une telle initiative. D'abord parce que l'objectif premier de la Franc-Maçonnerie est de "réunir ce qui est épars", ce qui fonde sa vocation à l'universalité. Ensuite parce qu'après tant d'années où la règle était l'intervisite entre la quasi totalité des obédiences, excepté la GLNF, et de son fait, on ne pourra que constater un grand gâchis !
On peut aller plus loin dans l'interrogation et se demander jusqu'à quand les "écossais" (GLFF, DH notamment) vont continuer à imaginer qu'ils ont des relations privilégiées avec les confédérées ?
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Alors que ce sont toujours les deux questions de base, et néanmoins fondamentales, qui sont au coeur de la problématique : la Transcendance (le GADLU "qui est Dieu") et l'acceptation des Soeurs aux travaux maçonniques !
La "régularité" est une invention britannique dans un contexte impérial. Je reprends les commentaires d'Alain-Jacques Lacot :
La "régularité" , inventée par la GLUA en 1813, est une prétention hégémonique de l'empire britanique qui n'a d'autre fondement que sa prétention impérialiste. La franc-maçonnerie française et continentale n'a que faire de cette pseudo-régularité (elle existait avant que la GLUA existe !) car, GADLU merci, Londres n'est pas Rome et la Franc-maçonnerie pas une Eglise ...Apostolique, universelle et londonienne !!!!!
Quant au Rite "écossais ancien accepté", il est français, et le Rite dit "Français" est le plus proche de ce qu'étaient les rituels de la franc-maçonnerie avant 1751.... Les rituels de la GLUA, quant à eux sont tres marqués par les "ancients", c'est-à-dire IRLANDAIS, alors les anglais et leur prétention ....
Comment dire une profonde irritation au moment où il serait tellement urgent de faire converger les obédiences vers des objectifs communs pour que la Franc-Maçonnerie soit à la hauteur des enjeux européens : la laïcité, l'égalité des droits dans les multiples domaines d'intervention de l'Europe. Cette initiative compromet radicalement les efforts pour cette convergence.
Il faudrait bien arriver à (oser) se dire pourquoi !
Gérard Contremoulin
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